Comment négocier un contrat ?
Ce film est un des plus célèbres dans l’œuvre des Marx Brothers, et ce n'est pas un hasard. Des le début, nous sommes dans le vif du sujet : dans la première scène, nous retrouvons Groucho et Margaret Dumont ! Et le régal commence, avec le délire verbal du faux moustachu.
La 2ème scène est plus improbable : on y voit Harpo se faire fouetter ! Cela nous permet de découvrir tout de suite qui est le méchant : un ténor du nom de Lassparri. Il est connu, mais surtout très imbu de sa personne, convaincu d'être le meilleur au monde, et il cherche à évincer un autre ténor (gentil celui-là), Baroni. Entre eux deux, une fille, le directeur de l'opéra de New York et les trois frangins. Tout ça va embarquer sur un paquebot direction New York et une représentation du Trouvère, de Verdi.
Une nuit à l'opéra fait partie de ces films où l'action ne s'arrête pas un seul instant. Les scènes hilarantes s'enchaînent. Les Marx font preuve d'une grande inventivité et toutes les formes d'humour y passent : humour visuel, jeux de mots, claques dans la figure, etc. De plus, chaque scène est vraiment exploitée : il ne s'agit pas de faire un petit gag et de rebondir sur autre chose. On sait utiliser une idée jusqu'au bout !
L'exemple est la fameuse scène de la microscopique cabine de Groucho sur le paquebot : combien de personnes peut-on y faire rentrer, selon vous ?
Les Marx, c'est une entreprise de dynamitage. Et ici, le résultat est jubilatoire. Il y a, bien entendu, Margaret Dumont, la meilleure cible de Groucho, et leur jeu commun fonctionne toujours à merveille. Et puis, il y a cette joie de la transgression : les frangins s'amusent à détourner les règles sociales et à faire exploser tout ce qui fait la gloire d'une bourgeoisie bien implantée : une croisière sur un paquebot de luxe, une soirée à l'opéra, etc.
Car cette représentation du Trouvère est le point d'orgue du film. C'est vers cette scène que tend toute l’œuvre. Et le résultat est à la hauteur des espérances.