Une nuit sans fin
4.6
Une nuit sans fin

Film DTV (direct-to-video) de Ovidie (2016)

Pauvre Ovidie. Et pauvre entourage d'Ovidie. Ovidie, c'est la nana qui rêve de révolutionner le porno. En soi, pourquoi pas ? Elle rêve que le genre soit plus accepté par le public, soit considéré comme un genre sérieux. Pour cela, elle décide de faire des pornos autrement, avec une histoire intelligente, un message, une mise en scène soignée au p'tits oignons... mais non... NON !


Son intrigue est très mauvaise. Une sorte de "The hangover" en fait, mais sans humour, sans conflits, sans personnage, sans rien ! On retrace juste une nuit sans qu'il n'y ait de réelle attente ni de surprise. Et on s'emmerde grave. Même les dialogues sont mauvais, parce que plutôt que de faire comme avant du porno amusant avec des répliques qui tuent, ici elle s'essaie à quelque vhose de réaliste. Sauf que ça sonne faux tout du long. On peut peut-être s'exprimer de la sorte dans la réalité, je peux même concevoir que certaines situations de ce genre peuvent arriver, mais il ne suffit pas de les mettre comme ça dans un film pour que ça marche ; lorsqu'on réalise un film, on crée un univers et donc une logique, une cohérence. Et tout ce al est bien différent de ce que l'on vit au quotidien, les règles n'étant pas les mêmes. DU coup, non seulement on s'emmerde, mais en plus on n'y croit jamais.


Le message... bof... est-ce vraiment si différent d'nu porno normal. Certes, elle met l'accent sur le plaisir de la femme autrement que par la pénétration. C'est bien. Mais si c'est pour de toutes façons terminer quasi systématiquement par une éjaculation externe... là on est en pleine grammaire pornographique, et non pas dans quelque chose de plus réaliste. D'ailleurs les personnages ne vivent pas, n'ont aucun problème lors du coït : ils ne glissent pas, il n'y a pas de proute vaginale, il n'y a pas d'écoulement qu'on essaie d'éviter afin de pas saloper tous les draps... on ne se pose même pas la question de la capote, on la retrouve directement là. Finalement, Ovidie ne fait jamais que vendre du porno mal assumé. Car au lieu de ne montrer que du gros plan, elle va de temps en temps montrer des visages s'embrassant tendrement. Mais ça n'est pas suffisant pour changer la donne.


Visuellement, c'est clair que Ovidie offre une photographie qu'on ne retrouve pas dan sla majeure partie des pornos produits en France aujourd'hui. Y a quelques jolis éclairages, quelques jolis cadrages lors des scènes des sexe. On trouve aussi des plans assez peu intéressants lorsque les personnages parlent tout simplement, les décors n'étant pas terribles non plus. Le découpage et le montage sont parfois un peu maladroit (lorsque la réalisatrice filme un pied entre deux plans de cul, sans que ça n'ait un quelconque intérêt, même fétichistement parlant). Certains plans de pénétrations (orales ou vaginales) ne sont pas très bon, ni excitant ni assez explicites. C'est vraiment un porno décevant en terme d'excitation. La réalisatrice peine à faire monter le désir, peine à érotiser son film. La musique n'est pas trop envahissante, certains thèmes ne sont pas inintéressants en soi et collent sans doute plus à l'ambiance visuelle que la musique habituelle que l'on trouve dans ce genre de production. Mais c'est pas non plus génial.


Les acteurs ne sont pas bons. Dès que ça parle, ça sonne faux. Ce n'est pas seulement à cause du jeu : les dialogues sont parfois tellement mauvais que bon, faut bien se mettre à la place des acteurs, c'est quasi impossible de rendre une réplique crédible avec un tel choix de mots ou une telle inutilité par rapport à l'intrigue. C'est même parfois incohérent, comme lorsque l'héroïne pose des questions sur ce qu'elle a vécu cette nuit-là et puis qui dit qu'on s'en fout de certains détails, de certains faits, elle veut juste savoir si elle doit faire des tests... ben qu'elle les fasse d'office, pas besoin de savoir avec précision ce qu'il s'est passé... surtout que connaître l'identité du mâle ne l'aidera pas forcément à savoir si elle doit faire des tests... donc les deux sont liés... mais clairement, les acteurs ont du mal à réciter leur texte de manière naturelle et crédible. L'actrice principale est la moins sexy de mon point de vue, donc je n'ai même pas été émoustillé à ce niveau-là.


Bref, Ovidie devrait se contenter d'assumer ce qu'elle fait, à savoir du porno. En essayant de nobiliser le genre, elle ne fait que le tourner davantage en ridicule. Et si vraiment elle veut persister, ben qu'elle se contente de produire ou au moins trouver de bons scénaristes...


PS : j'oubliais : le générique de début n'a absolument rien à voir avec le reste... en plus c'est une idée que j'avais pu voir dans un film fait de courts-métrages, j'ai oublié le nom : l'idée est bonne mais ici ce n'est pas très intéressant de la manière dont c'est montré et surtout ça n'a rien de pertinent avec ce qui suit...

Fatpooper
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le 27 sept. 2017

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