Corps en sursis
L’acteur et réalisateur Thierry de Peretti, natif d’Ajaccio, signe ici son deuxième long-métrage, construit sur un ample flash-back qui se referme en rejoignant puis en dépassant son point de départ...
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La dérive d'une jeunesse, le cheminement de la violence, la Corse des années 90, tout est là pour donner du cliché. Une des scène du film dévoilée avant la sortie avait de quoi faire peur quand à la finalité d'Une vie violente - un film facile et complaisant plein d'acteurs à l'accent forcé -.
Il n'en est rien.
C'est plutôt dans la délicatesse que Thierry de Peretti place son film.
Délicatesse d'une caméra toujours en retrait. Ici derrière un mur, là derrière un grillage, toujours à distance des hommes. Comme si cette caméra était l'intrus.Quand elle film cette scène 'entre femmes", ou quand elle est dans une pièce pour en filmer une autre... Quel sens du cadre ! Le photographe que je suis y-est tellement sensible.
Les références, si on devait en trouver, sont dans les films des années 70. Francesco Rosi peut être et son "Main basse sur la Ville"' mais aussi "Mean Streets" de Scorsese. Mais ça s'arrête là car Une vie Violente n'est pas un film bourrés de références. C'est au contraire un film bourré de nouveautés. Le film d'un cinéaste nouveau. Depuis des années en France on attend ce film. On attend un genre d'Audiard sans les tics d'Audiard. On attend ce film à la fois ample et intime, violent et doux. Le voilà.
Ces années, je les ai connues à travers la télévision, à la fois proche et loin des évènements, comme les a connues le réalisateur lui même, je ne me hasarderai pas à dire si tel où tel personnage y est justement représenté ou si tel ou tel évènement est vrai. Mais il faut reconnaître combien la Corse, une jeunesse corse,des année de plomb, un climat, une atmosphère, nous pètent la gueule. Nous y sommes.
Entre une interview de Kurt Cobain, un poster tout droit sorti de Scarface et un autre d'Elvis Costello, tout est dit.
N'oublions pas de signaler que la bande d'acteurs est magnifique. On ne saurait dire si tel ou tel autre est professionnel ou amateur. Ils ont tous cette vérité.
N'oublions pas de louer la photographie qui oscille du clair obscur à des bleus presque irréels sur la méditerranée.
A l'instant, je pense à James Gray, mon cinéaste actuezl préféré. .... James Gray a fait Little Odessa et après, il a enchaîné avec "The Yards".Et bien ! Thierry de Peretti nous offre là là son "The yards" à lui.
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le 6 août 2017
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