Une poignée de visages familiers pour les amateurs d'audio-visuel anglais, joue dans les décors de trois bureaux et un séjour : ce micro-budget s'apparente aux courts comics de science-fiction de cinq pages qui paraissaient dans les anthologies des années 50 et 60 - une idée forte et une chute (souvent éhontément pompées sur un film ou une nouvelle préexistants - ici les fameux "body snatchers").
Ainsi, des thèmes passionnants ne sont qu'effleurés.
Pourtant je me fends d'une micro-critique, car le rapprochement entre la paranoia de l'invasion extra-terrestre et la réalité de l'espionnage russe - formulé par les personnages eux-mêmes - , permet un développement inattendu qui fera florès dans la sf à venir : l'espionne tombant sous le charme du mode de vie occidental (et du gentleman anglais) en passant à l'ennemi, est associée au simulacre devenant plus vrai que nature - dont les soucis d'authenticité préfigurent les tourments de la créature de Solaris, ceux des androides de Blade Runner et A.I., ou le récit d'apprentissage obscur de Scarlett Johanson dans Under the skin, et même des Eternals de Jack Kirby...
Aucun laboratoire de recherche n'est représenté, et la technologie de voyage spatial que les extra-terrestres s'efforcent de nous empêcher de développer est évoquée sans le moindre souci d'explication pseudo-scientifique : ielles disposent d'ores et déjà de cette capacité à se projeter par la pensée sous une forme matérielle apte à survivre sur d'autres planètes, et ont ainsi pris l'apparence des compagnes et des secrétaires des chercheurs à neutraliser - le degré d'infiltration est révélé dans un efficace plan final où se succèdent les visages de banales ménagères penchées sur la caméra.
Parce que la meilleure défense est l'attaque, ces pacifistes féminines de l'espace ont décidé de stopper la course à l'armement à la source : les esprits des techniciens (à frire) - car elles se passeront aussi bien du sentiment amoureux que de l'agressivité humaine et de son expansionnisme impérialiste !
L'incrédulité du personnage principal aveuglé par l'amour était particulièrement agaçante.
Foolish humans !