Mal vendu, mal compris ou tout simplement snobé, Unfriended est complètement passé inaperçu lors de sortie fin juin. C’est à mon avis l’un des films d’horreur les plus brillants vus récemment. On sentait, il est vrai, le film concept qui ne reposait que sur ce dernier. Il n’en est rien. Unfriended, c’est un plan unique sur un écran Mac – lui-même composé de plusieurs éléments (Skype, Facebook, YouTube, Gmail, iMessage…). Six adolescents se retrouvent sur Skype pour discuter, un an après le suicide d’une copine de lycée, suite à son humiliation subie sur Internet. Une septième personne s’invite à la discussion. Elle n’a manifestement pas de bonnes intentions.
Unfriended apparaît d’abord comme un slasher 2.0 efficace où le tueur, comme dans tous les bons films d’horreur, est partout. Invisible. Et si ses motivations sont évidentes, c’est la manière dont il rend les adolescents complices de ses actes qui le rend intéressant, et par là même, le film pertinent. A l’heure (des réseaux sociaux) où l’on ne peut plus rien cacher, et à une époque où il y a toujours une caméra pour filmer, Unfriended fait preuve d’une grande justesse, notamment lorsqu’il montre des personnages incapables de quitter leurs écrans pour découvrir ce qui se cache derrière un lien ou une vidéo.
Sur le fond, le long-métrage de Levan Gabriadze est aussi une belle réussite. Parce que le réalisateur prend le temps de filmer ses héros, de capter leurs réactions, les plus insignifiantes comme les plus saisissantes. Enfin, pour l’avoir vu sur un écran Mac, l’expérience se révèle troublante. A tel point que je me demande si le film ne gagne pas à être vu sur un écran d’ordinateur, comme si le spectateur était réellement à la place des personnages. Seul face à son écran.
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