Sortir du très déprimant Terriens pour retrouver, dix ans plus tard, Shaun Monson avec un nouveau documentaire en faveur de l'harmonie des peuples et des espèces. On s'imagine être ébloui par des images inédites et émotionnelles captant des instants de grâce sur Terre ; le cinéaste est plutôt dans l'état d'esprit inverse : montrer l'horreur et les méfaits du quotidien pour éveiller les consciences. Narré par plus de cent personnalités (acteurs, athlètes, artistes,…), Unity s’interprète comme un réquisitoire contre l’ego humain et la division des êtres vivants d’une même planète. Ce n’est pas aussi accusateur que Terriens, mais le ton reste fataliste et déprimant, en s’épanchant sur la déchéance humaine et ses vices. Les textes narratifs sont plutôt philosophiques, à mesure que l’histoire de l’Homme est retracée, de sa petitesse cosmique (un peu clichée) à sa soif de violence et guerres pour le pouvoir (chapitre majeur), puis la maltraitance de sa propre condition physique et, enfin, deux chapitres plus positifs sur l’amour et la compassion inter-espèces. Avec la musique liturgique de Tsunoda, on dirait presqu’un film de Malick, sans la même beauté plastique puisque les images viennent de diverses sources et forment un montage peu harmonieux. Le rendu général fait très clip New Age de prédication spirituelle. Même si on comprend le message, il manque d’équilibre et d’une direction moins pataude.