Dans les années 60, Johannes est un doctorant allemand en physique quantique qui se rend dans les montagnes suisses pour participer à un congrès de physique. Sa thèse traitant des univers parallèles, il va rencontrer une jeune femme mystérieuse, Karin, qui a l’air d’en connaître beaucoup sur lui. Il va aussi être confronté à de nombreux événements étranges qui tendent à corroborer la thèse qu’il défend.
Présenté comme ça, le film fait un peu peur. Un film allemand noir et blanc, se déroulant dans les années 60, avec comme personnage principal un doctorant en physique quantique. Alors qu’en réalité, le film est très bon. Il reprend le thème aujourd’hui très à la mode des multivers pour le présenter dans un écrin retro, presque patiné, qui le rend encore plus fascinant.
La physique quantique, est ici plus une toile de fond, même si elle revêt son importance. C’est ce qui va permettre de mieux ancrer le film dans son univers. Une enquête très référencée film noir des années 50-60, afin d’élucider les événements qui se passent et qui est cette mystérieuse Karin qui obsède tant Johannes. Le film veut d’ailleurs se montrer rassurant là-dessus dans sa première scène. On y voit Johannes dans une émission TV, montrée en couleurs dans les années 70, venu faire la promo de son roman qui relate les événements qui se déroulent dans le film.
Ce qui est agréable aussi avec le film, c’est qu’il ne passe pas son temps à s’expliquer. Le scénario est vraiment digeste, mais il sait apporter de nombreuses zones d’ombres au fil de l’histoire qui amèneront forcément le spectateur à s’interroger sur ce qu’il vient de voir. Le film donne vraiment une liberté d’interprétation au spectateur sur beaucoup de points, et c’est vraiment agréable.
C’est en réalité un film d’atmosphère. Et il faut reconnaître le talent de Timm Kroger pour ça. Le noir et blanc est vraiment beau, alternant tantôt la lumière vigoureuse des montagnes enneigées avec l’obscurité menaçante des souterrains. Le rythme est aussi lent, mais le film reste haletant par son intrigue. Le tout est sublimé par la musique rétro, presque constante, mais variante dans ses thèmes, qui vient rendre le tout hypnotisant.
Les acteurs sont très bons. J’ai apprécié le regard paumé de Johannes qui subit tous ces événements qui le dépassent. Mais aussi la manière dont il est envouté par Karin, incarné par Olivia Ross, qui tient son rôle de presque femme fatale à la perfection.
Par contre, la fin résume avec un voix off les événements qui suivent le séjour à la montagne de manière rushée, ce nous sort de l’atmosphère qui avait été installée tout au long du film. Mais ça n’a pas non plus entaché plus que ça mon visionnage.