Envoutant ! C’est la sensation que l’on éprouve au moment ou le film de T. Kröger s’achève et que l’on doit s’extraire de la salle obscure. On reste quelques temps absorbé dans l’atmosphère qui s‘est dégagée de cette œuvre. Le principe d’univers parallèles est déjà déroutant de lui même mais la manière de le présenter à travers cette histoire se déroulant dans les alpes suisses il y a 60 ans est particulièrement insolite. On se trouve plongé dans un univers inquiétant, étrange ou les personnages sont peu sympathiques, sinistres, inattendus. L’utilisation du Noir et Blanc, des contrastes qu’il permet en laissant des zones d’ombres au sens propre comme au sens figuré, les angles de vue, les maquillages « à faire peur » s’associant à une trame narrative souvent uniquement allusive, conduisent à cet envoutement. L’histoire d’amour naissant, servant de fil conducteur, pourrait apporter une respiration bienvenue. Que nenni ! Elle est elle-même inquiétante, désespérée et fatale…
Bref, un film qui dégage un univers des plus originaux et qui force l’adhésion du spectateur en se jouant de nos peurs ancestrales liées à des questionnements sur notre existence dans cet univers fascinant et inconnu.
Une légère critique concerne le résumé accéléré de la vie du personnage principal après ce « séjour quantique à la montagne »… Etait-il utile ? N’altère-t-il pas un peu ce sentiment d’étrangeté, de mauvais rêve, qui se dégageait du reste de l’œuvre ?