Parfois, il m'arrive de faire les choses dans le désordre. Mais ce n'est pas (toujours) ma faute, croyez-le bien, cher(e)s abonné(e)s.


Tiens, Upgrade, par exemple.


C'est pas pour dire, mais encore un film que je voulais voir qui m'est finalement passé sous le nez, du fait d'une distribution assez lamentable et de la programmation velléitaire, voire mercantile des cinémas que je fréquente.


Tombé assez rapidement dans les bacs à soldes 2 = 3, le blu ray venait contribuer, quant à lui, à élever un peu plus encore ma pile d'oeuvres en retard qui me font pourtant de l'oeil chaque soir.


Puis est arrivé la bonne surprise de ce début d'année, Invisible Man, soit le dernier effort en date de Leigh Whannell, qui m'avait bien botté et qui avait quelque chose à dire, tout en empruntant les voies du film de genre inspiré.


Puis un confinement mené de main de maître... Vous connaissez tous la suite puisque vous la vivez tout comme moi.


Le désordre a parfois du bon, vous savez. Car il permet en certaines occasions d'envisager des oeuvres sous un autre angle. Car il confirme la maîtrise de Leigh Whannell, encore plus démonstrative dans Upgrade, avec sa caméra qui épouse littéralement la mobilité de son héros. Engoncée le temps de sa paralysie, mécanique, puis progressivement ample, efficace et fluide à mesure que Grey retrouve son autonomie et ses moyens. Soit quelque chose d'énergique, de constamment pertinent et en rapport avec le propos. On n'en attendait pas tant d'un gars qui était derrière, au pif, Insidious Chapitre 3...


Le tout au service d'un récit aux allures cyberpunk, évoquant aussi nombre de films qui se bousculent dans l'esprit du spectateur comme Un Justicier dans la Ville, RoboCop ou encore Terminator. Le tout dégraissé dans sa progression, aux éclats d'une violence sèche et sans concession, sublimant son mini budget apparent par des visions d'un futur proche inspiré.


Le plus prodigieux, c'est que Whannell et son acteur, Logan Marshall-Green, réussissent à faire croire au spectateur que Stem, la puce qui a délivré Grey de son handicap, est doué d'une vie propre et clairement visible à l'écran dès qu'il reprend le contrôle des opérations.


Upgrade pourrait finalement se résumer à ce simple fait : comme son (ses) protagoniste(s), le film matérialise des personnalités concurrentes qui se marient à la perfection, l'oeuvre évoluant entre un étrange film de vengeance et le techno-thriller ramassé dans un pacte faustien qui tient constamment en haleine.


Mais son discours, s'il apparaît parfois d'un classicisme qui pourrait être analysé comme archi rebattu, mute sans que l'on s'en rende immédiatement compte vers un récit de soumission qui s'émancipe... Soit exactement ce que Leigh Whannell illustrait avec malice dans son Invisible Man, dont il reprend par ailleurs le feeling du final, son jusqu'au boutisme et son amertume.


Et de se rendre compte que ce dernier et Upgrade peuvent être envisagés comme les deux faces d'une même pièce, dans une science fiction qui n'est pas non plus sans rappeler les derniers instants d'une oeuvre comme


Ex_Machina,


démontrant que Whannell est un réalisateur qui, décidément, en a sous le capot de son approche cinéma.


Behind_the_Mask, un fauteuil pour deux.

Behind_the_Mask
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le 18 avr. 2020

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Behind_the_Mask

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