Ohlala.
Ohlala mais qu'est-ce qu'on se fait chier.
Remettons-nous dans le contexte. Film proposé, voire conseillé, par un professeur en école d'architecture pour appréhender l'atmosphère d'Istanbul. Son cours s'appelle en effet "Portraits de villes" et on étudiait Istanbul. OUI DES COURS AVEC DES NOMS COMME CA CA EXISTE. Bon. J'étais donc au début plein de bonnes intentions, en plus accorder un *double* prix d'interprétation masculine à Cannes c'est assez rare.
Et puis pfiouuuuuuuuuuuuuuuuu, comme un pneu qui se dégonfle pendant 1h45.
J'aurais pu faire une critique avec des belles phrases sur l'Homme, parler des personnages comme "des gens que la vie a rongés et qui cherchent éperdument à donner du sens à leur destin". MAIS NON. J'opte pour la déverse, que dis-je, le vomi de rage, avec une critique complètement subjective, vide et moche, qui ne raconte rien mais qui prétend que si. UN PEU COMME LE FILM (elle était facile celle-là d'accord). Je m'excuse par avance pour ceux qui ont aimé, pour ceux qui aiment pas les gros mots dans les critiques, et pour moi-même d'avoir regardé le film.
PUTAIN QU'EST-CE QUE C'ETAIT CHIANT.
Je n'arrive même pas à écrire un paragraphe entier sur le scénario tellement il ne se passe rien. "C'est un gars il va chez quelqu'un de sa famille et leur mère est malade, pendant ce temps il cherche du boulot pour lui donner de l'argent, et puis y a une souris dans la cuisine." Voilà voilà, une seule phrase. Sauf que pour le réalisateur, ça tient en un long métrage.
Alors la question que vous voulez absolument me poser, c'est MAIS COMMENT FAIT-IL NOM DE DIEU ? Eh bien c'est facile. Très facile même. Il laisse ses personnages regarder par la fenêtre pendant une minute entière (ô profondeur des pensées, ô solitude), ou alors il ne coupe pas entre deux personnes qui passent dans le couloir LAISSANT AINSI UN INTERVALLE DE TROIS MINUTES POUR BIEN APPRECIER LES MURS DE CE PUTAIN DE COULOIR. Boum on est déjà à cinq minutes de film.
Exemple : scène 326. Intérieur jour (matin).
Mahmet se réveille. Dix secondes. Mahmet se lève lentement, il marche vers la fenêtre. Il neige dehors. Mahmet regarde à travers la fenêtre. Mahmet regarde toujours par la fenêtre. Mahmet regarde encore par la fenêtre. Caméra sur la neige. Lentement (c'est important de préciser "lentement"), caméra sur Mahmet. Mahmet va se recoucher. Dix secondes. Fin de la scène.
Deux questions se posent : d'abord, pourquoi ? Ensuite, OHLALA MAIS POURQUOI ???
Entre ces scènes, il rajoute des trucs pour encoooooooore plus montrer la solitude des personnages. Des longues marches dans la neige, des longues marches dans la neige, des longues marches pas dans la neige... Et puis on peut dire que les émotions sont exacerbées oh oui, comme quand on a le visage d'un personnage en gros plan pendant environ quatre heures pour qu'on comprenne bieeeeen ce qu'il se passe dans sa tête.
Mais attention, il n'y a pour autant aucune empathie pour les personnages. Tout d'abord parce qu'ils sont vides, mous, qu'ils errent dans la fumée de leurs cigarettes, mais soit, soit. Parfois les personnages qui ont perdu tout sens dans leur vie c'est rigolo, ça peut être bien. Mais alors le gars qui poursuit toutes les filles qu'il voit avec un regard de psychopathe, qui les FIXE, qui leur touche la cuisse dans le métro, QU'IL S'ETONNE PAS S'IL EST SEUL DANS SA VIE.
J'aime bien les personnages vides ouais. Mais quand leur vie est vide et qu'on nous montre que ça, non. C'est mignon mais j'en ai tellement rien à faire de leurs soirées silencieuses dans leur salon. C'est bon, les marches dans la neige ça suffit à faire comprendre qu'ils sont seuls. Dernière chose, cher réalisateur : les moments où ton personnage principal regarde du porno à la télé, JE. M'EN. FOUS. PUTAIN.
Alors arrêtez, je vous en prie, arrêtez avec votre mise en scène magnifique, soit elle est inexistante tant le film est vide, soit elle est trop explicite pour être appréciée (oh tout à coup les deux cousins sont assis sur un canapé chacun, et puis il a mis la lampe là et la télé là) et je ne supporte pas ça. Arrêtez avec vos espèces de subtilités, comme si la tension grandissait petit à petit, non, juste non. ET PUIS FRANCHEMENT LES INTERPRETATIONS C'EST PAS FOLICHON HEIN. L'un fait la gueule du début à la fin, il crie pendant une scène et c'est tout, tandis que l'autre s'essaie à rire pendant une dizaine de secondes, mais non, il vaut mieux qu'il retourne à l'expression faciale "faire la gueule" comme son cousin.
Et vous avez vu la souris qui meurt à la fin c'est trop un signe et y a au moins une dizaine de métaphores cachées derrière.
Enfin voilà. Y avait deux ou trois plans jolis, et un moment intéressant. Le reste, je cherche encore à quoi ça servait qu'on nous le montre. Ce film c'est tellement rien. Il se passe rien. On peut même pas utiliser l'argument "c'est contemplatif" parce que pour moi un film contemplatif est lent ET BEAU AUSSI. En tout cas pour mon cours de Portraits de villes j'ai retenu qu'Istanbul c'est de la merde et qu'il y a beaucoup de bateaux. Youpi, moi qui comptait remplir une copie entière avec ce film...