J’aurais l’impression d’être un disque rayé si je vous servais une énième fois mon blabla à propos du DV-movie, vous racontant que le genre tourne souvent en rond, que l’on a de temps en temps des productions venant insuffler au genre un peu d’originalité, que ce soit le quelque peu daté La chambre du fils ou encore Grave Encounters. Je pourrais également vous dire que d’autres productions tirent le genre vers le bas, comme Paranormal Activity ou Atrocious, mais non, tout cela je ne vous le dirai pas (même si je le fais de façon détournée histoire d’avoir de quoi introduire cette critique).
Bref, il y a un autre genre qui lui aussi est pas mal à l’abandon et se réveille rarement pour nous servir d’horrible bouses, c’est le film à sketches. On a du bon avec Trick’r Treat ou le récent The Theatre Bizarre, mais très souvent ça se situe au niveau de Scream Show ou Trapped Ashes, des productions qui n’ont de « film » que le nom.
L’armée d’ostrogoths derrière V/H/S a eu l’idée assez génialissime de mélanger les deux genres, ce qui est LA solution absolue pour corriger les problèmes inhérents au DV-movie. En effet, ceux-ci ont une tendance à ne jamais savoir comment remplir leur temps d’écran, et ça n’est pas pour rien qu’ils sont souvent assez courts. Dur de meubler 90 minutes lorsque l’on a une histoire et que l’on se gratte la tête jusqu’au sang afin de trouver des effets effrayants tout en les raccordant par une histoire. V/H/S lui ne se retrouve pas piégé dans cette bulle qui oblige à tourner en rond et ressasser les mêmes jump scares du même type. Cinq histoires, donc cinq sujets totalement différents qui permettent à différents réalisateurs et scénaristes de fournir de la sensation au quintal.
Cette approche a aussi un atout indéniable, on ne sait absolument pas à quoi on va avoir affaire. Autant dans Paranormal Activity et consorts on sait qu’on va voir des bidules remuer et des corps entrer en lévitation, autant là c’est la surprise totale à chaque nouveau segment de la bobine.

Difficile également de vous parler des sketches sans risquer de vous les spoiler. Sachez simplement que le mix est vaste, on a du slasher, du démon, du fantôme, du maniaque, en somme de quoi satisfaire tout le monde.
Côté réalisation les teens habitués aux DV-movies propres filmés avec des caméras pros vont avoir mal aux yeux. Certes on arrive à discerner du numérique, notamment au travers des effets, mélangeant allègrement bugs new-age (pixellisations) et analogiques (neige), mais globalement les monteurs ont réussit un boulot donnant un aspect VHS assez réussi, avec ses problèmes de phase (bandes bleues et violacées en haut et en bas), aux apparitions suffisamment bien régulées pour éviter de gêner la lecture globale. Puis même si le film s’appelle VHS, certaines sont faites à partir de sources numériques, dont notamment celui qui se passe entièrement par visio avec un Skype-like.
Côté gore pur les aficionados auront de quoi saliver, avant de finalement serrer les fesses durant certains passages monstrueusement frissonnants, en particulier lors du dernier sketch, qui a lui seul vient nous faire oublier tout ce que nous avons pu voir jusqu’ici.
V/H/S c’est donc cinq courts-métrages, mais aussi deux films en un. C’est un DV-movie et puis un film à sketches, et dans un genre comme dans l’autre il cartonne. Brillant, intelligent, surprenant, on prend un putain de pied et l’on s’étonne presque de ne pas avoir sombré, les deux heures annoncées étant une raison suffisante pour craindre le pire. Que nenni ! Ça file à toute vitesse, et l’on en redemande déjà !
SlashersHouse
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le 3 sept. 2012

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le 6 sept. 2012

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