Si Pen-ek Ratanaruang a construit son film comme une expérience et bien il y est parvenu, avec tous les honneurs qu’on lui doit. Le film se déroule avec une fausse lenteur qui crée un sentiment particulier. On y est mal à l’aise, on étouffe. Le bruit sourd permanent et les pointes de musique renforcent un cinéma d’ambiance fantomatique avec une superbe photographie signé Christopher Doyle.
Cette ambiance atteint son paroxysme sur la partie du film consacré au voyage en bateau. L’acteur nippon Tadanobu Asano sous les traits de Kyoji ressemble de plus en plus à un fantôme hantant un bateau dont il ne trouve plus la sortie. Il erre inlassablement. On pense à l’ambiance de Shining de Stanley Kubrick mais un Shining où rien ne fonctionneraient normalement, ponctué de nombreuses scènes humoristiques voir cocasses.
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