L’océan vous appelle

Vous avez visité les contrées glacées du royaume d’Arendelle dans La reine des neiges, joué les super héros dans l’univers futuriste de San Fransokyo dans Les nouveaux héros, puis séjourné dans la ville de Zootopie où tous les animaux peuvent devenir ce qu’ils veulent. Disney revient en cette fin d’année et vous plonge en plein cœur de l’Océanie aux cotés de Vaiana, fille du chef de son village, qui, tout comme Simba dans Le roi lion, a sa destinée déjà toute tracée : elle devra diriger son peuple. Seulement la jeune fille aspire à tout autre chose, découvrira qu’elle a un autre destin, devra se lancer dans un long périple et franchir des frontières défendues.

Evadez-vous et découvrez le vaste océan par delà la barrière de corail

Hormis deux éléments négatifs qui m’ont quelque peu déstabilisé (l’absence du cochon Pua dès la première demi heure, les chansons françaises trop nombreuses et tellement quelconques qu’elles ne resteront pas mémorables) ce film fait un sans fautes. Bien que coté intrigue, évolution du personnage principal et acheminement, ça reste du Disney classique déjà vu, Vaiana doit sa réussite du coté de la beauté renversante de son animation et de ses décors (les iles Polynésiennes, les iles volcaniques ou bien encore le réalisme saisissant de l’océan), de ses personnages drôles et bien développés, mais pas que.

Disney continue avec sa recette qui marche depuis toujours : Une touchante amitié entre nos deux protagonistes (Vaiana et Maui), ses chansons (Samoan et parfois françaises) entrainantes et émouvantes (une vraie perle auditive qui vous provoquera de nombreux frissons), sa bonne humeur, son humour, son nouveau message de courage, son héroïne maladroite et charismatique qui, tout comme Mérida dans Rebelle, a un physique réaliste (pas de taille fine, les jeunes filles vont enfin pouvoir s’identifier au personnage), un petit animal de compagnie qui accompagne notre héroïne partout (ici, ça change, c’est un coq pas vraiment mignon).

Pour la première fois, pas d’histoire d’amour. Coté chanson, on attendait à avoir le digne successeur de « Libérée Délivrée » (vous savez cette chanson que vos enfants écoutaient en boucle et qui commençait sérieusement à vous donner des envies de meurtres), titre dans lequel les paroles affirmaient avec brio l’identité de notre héroïne. Anais Delva cède magistralement sa place à Céline Calixte et son « Le bleu lumière », musique entrainante, poignante, héroïque, donnant envie de traverser nous aussi les mers. Vous étiez tombé sous le charme du titre We Know the way (chanté par Lin-manuel miranda et Opetaia Foa'i) de la première bande annonce du film ? Soyez rassuré, la chanson est présente. De l’émotion en puissance. La sensation est similaire à L’histoire de la vie, la scène d’ouverture du Roi Lion. Si en plus vous ajoutez à ce film une bonne dose de mythologie Maori, vous avez tout pour être complètement conquis et ne pas vous ennuyer.

« Vaiana : Maui, métamorphe, demi-dieu du vent et de la mer. Je
suis... Maui : Idole des hommes. Vaiana : Quoi ? Maui : En fait
c'est Maui, métamorphe, demi-dieu du vent et de la mer, idole des
hommes. Je t'ai interrompu, désolé, recommence. Idole des hommes, à
toi ».

Vaiana et sa culture Polynésienne enrichissante

Bien que l’on est déjà visité la Polynésie en compagnie de Lilo et Stitch, Vaiana nous permet d’en apprendre plus sur la culture du peuple de cette région. Les traditions, les légendes, les danses et chansons, l’art du tatouage (les tatouages relatant l’histoire personnelle de son possesseur), mais aussi et SURTOUT, la navigation, LE thème central de notre film. Il est important de souligner que l’océan est, tout comme le tatouage de Maui (tatouages ressemblant étrangement aux peintures visibles sur les poteries du film Hercule), un personnage à part entière doté d’une conscience et qui aidera Vaiana tout au long de son périple. En parlant justement d’océan, Vaiana pousse encore plus loin la porte du réalisme.

De l’eau à la couleur si claire, si détaillée, de quoi avoir envie de plonger dedans et nager avec les tortues et autres animaux sous marins. Ne parlons pas non plus de la végétation luxuriante et paradisiaque des iles. On avait déjà fait un gros bonhomme de chemin dans Raiponce et La reine des neiges coté animation et expressions des personnages. Dans Vaiana, l’équipe en charge de l’animation va plus loin en nous offrant une grande diversité de personnages aux expressions tellement réelles qu’il n’y a qu’un pas entre l’animation et le film live. Le travail sur la pigmentation de leur peau métissée, la corpulence avec des personnages enrobés et non plus minces, des cheveux plus vrais que nature avec de jolies boucles (les effets des cheveux mouillés sont stupéfiants). Vous l’aurez compris, vous allez en prendre encore plein les yeux et plein les oreilles.

Au final, j’en attendais peut être encore un peu trop de ce nouveau Disney, mais, même si j’ai été plutôt déçu de l’absence du personnage de Pua, même si certaines chansons françaises m’ont quelque peu lassée, j’ai été subjugué par la beauté et l’histoire fascinante de Vaiana. C’est d’une beauté qui laisse bouche bée, les musiques et chansons samoan sont frissonnantes d’émotion, l’humour de Hei Hei et Maui fait des étincelles, la découverte de la culture Polynésienne est passionnante, le fait que notre héroine ne soit pas une demoiselle en détresse (depuis Raiponce, on a bien évolué et on continue sur sa lancée), bref, Vaiana, la légende du bout du monde, est une bouffée de liberté, une nouvelle petite pépite signée Disney à voir de toute urgence.