Mention : Borderline
Le moins qu'on puis-ce dire c'est que la bande-annonce laissait perplexe. Un petit condensé surprenant, plein de notes de folie. La version longue est tout aussi délurée et farfelue. Ce film choral livre une galerie de personnages plus qu'atypiques. Trois drôles de types au milieu de femmes aux bords de la crise de nerfs.
Au second plan, il y a François Morel qui se transforme en pathétique pervers, il y a un mari cocu légèrement trop soupolait, et il y a Félix Moati qui s'enferme dans sa nonchalance fatigante.
Vincent Rottiers incarne avec maitrise un personnage décontenançant et impassible. La seule interprétation toujours juste du film, mais c'est une question qui méritera une analyse plus loin dans cette critique. Il a beau être le rôle titre, Valentin est presque le faire-valoir du casting féminin.
Une bande de jeunes femmes aux charmes percutants. Virginie Lafaurie, la jeune ingénue inconnue, qui donne de la sensualité à tout ce qu'elle fait. Chacun de ses passages chantés sont une respiration ravissante, une artiste multiple qui force l'admiration. Agathe Bonitzer a toujours cette incroyable présence, à la fois excédante et éblouissante. Il y a de ça dans son personnage, d'abord amusant dans sa brutalité et finalement antipathique. Maintenant, le cas Marilou Berry. Il n'y a pas grand chose à lui reprocher. L'amoureuse est évidemment trop mielleuse, mais ça fait partie du trait extrêmement imagé et caricatural du film. Une charmée plutôt charmante. Enfin, c'est assez troublant de voir Marie Gillain se mettre à nue en femme volage, en nymphomane.
Quant à Arielle Dombasle elle est parfaitement givrée. Il faut aussi relever la performance saisissante de Geraldine Chaplin, elle est une Jeanne drôlement rock & roll mais surtout tristement ivre de solitude.
Valentin Valentin évolue sur deux tableaux. L'esprit décalé du départ donne en premier lieu un ton amusant à cette fable. Les destins croisés décèlent aussi une part de tragique. L'amour à mort et la grande déchéance font peine à voir, c'en est presque glaçant.
Ce film a quelque chose d'Alain Resnais, ou encore Klapisch, dans sa folle gaieté collective. Pascal Thomas créé cependant une ambiance très particulière. La mise en scène est d'une extrême extravagance, les personnages sont caricaturaux grâce à des acteurs qui jouent faux. Une valse de pantins saugrenue et drôlement délirante.
Cette étrange originalité n'est pas inintéressante et souligne pas si mal les failles de ses protagonistes. La tristitude des clowns. Ce qui manque c'est de la profondeur au récit, mais surtout une vraie maitrise de la dite démence. Assez convaincant mais pas complétement.
Note : 11/ 20