Luc Besson, adulé par certains et détesté par une majorité des critiques, est capable du meilleur (Léon, Nikita) comme du pire (Les aventures d'Adèle Blanc-Sec et les 40 dernières minutes de Lucy). Dans son envie de voir grand et de proposer des films pouvant rivaliser avec le cinéma américain en terme de spectacle, il se heurte à un paradoxe bien français : En France il est de bon ton de faire des films "à la française" (ce n'est pas péjoratif) et de ne surtout pas essayer de tenter des grosses productions avec effets spéciaux. D'un autre côté une grosse partie de la population se rue sur les grosses productions américaines car le public en a marre des comédies et drames typiques français. Et voilà que débarque l'ami Luc qui décide d'adapter la bande dessinée culte Valerian et proposer une sorte de Star Wars made in France. Pas de chance pour lui, les critiques qui passent régulièrement sous silence les nombreux défauts des productions Marvel et consorts vont s'en donner à cœur joie en descendant en flamme son adaptation de Valerian. Le deuxième paradoxe : les défauts du film de Besson sont souvent considérés comme des qualités dans les productions américaines. Bonjour la logique...
N'ayant jamais lu la BD (je vais d'ailleurs corriger cette erreur sous peu), j'ai assisté à la projection sans attente particulière. J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, essentiellement dû au jeu de Dane DeHaan assez insipide et enfantin. Et dire que j'avais peur de Cara Delevingne et, au final, elle interprète une Laureline convaincante et assez magnétique.
Passé ce petit cap d'immersion, je m'en suis pris plein les mirettes tant l'univers est riche et original. Que ce soit au niveau des personnages, des décors et du scénario on sent une touche frenchy assez rafraîchissante. Cela fait du bien de voir une autre manière d'aborder la science-fiction car à force de voir toutes ces productions américaines assez formatées on en oublie qu'il y a moyen de faire autre chose. Le scénario est quant à lui un poil trop convenu et présente peu de surprises mais a au moins le mérite d'être efficace. Chapeau bas aux effets spéciaux qui sont magnifiques et je ne comprends pas les remarques négatives à leur sujet, c'est du grand art pour moi.
Dans les moments à ne pas rater, on pointera la scène d'introduction avec la musique "Space Oddity", la découverte de la planète Mül et les 3 Shingouz qui marchandent des informations.
En conclusion, Valérian et la Cité des Mille Planètes est une belle surprise, qui malgré un casting perfectible et un scénario un peu trop simple, donne un sacré vent de fraîcheur à la science-fiction.