Quand débute le générique de fin de Valérian, je me retrouve étreint par l'émotion: voir tous ces noms défiler, imaginer le travail investi par ces gens, le volume d'heures consacrées à ce projet pour produire au final un film anecdotique me donne vraiment envie de pleurer. Derrière ces noms je vois des gens renoncer à des ballades en famille ou à des week-end entre amis se disant que le jeu en vaut la chandelle, animés sans doute par la foi de contribuer à quelque chose de grand, se convaincant les uns les autres que tout cela va être grandiose, que les gens qui planchent sur ce projet sont les meilleurs etc etc bon dieu quelle tristesse.
En tant que simple spectateur je n'ai pas trouvé ce film désagréable. J'ai été impressionné par son univers visuel, mais rarement embarqué par son scénario. Bon. Je réfléchis ensuite à la finalité de tout cela: un film sur l'amour? Sur le fait qu'aimer implique des sacrifices? Je creuse: rien d'autre. Des pistes autour de l'écologie, l'identité, le multiculturalisme, la rédemption... mais rien de sérieux. Des acteurs à qui on ne donne guère de scènes à jouer. Une intrigue construite sans surprise et sans relief, balisée jusqu'au compte à rebours avant l'explosion finale. Fin. Bon.
A nouveau j'imagine n'importe quel type impliqué à n'importe quel niveau de la production de ce truc regardant le film dans sa version finale. Quel gâchis.
Au final sans doute le film le plus émouvant que j'ai vu cette année.