Il y a UN réalisateur français qui s'attaque au cinéma à gros budgets dans le monde. Un, pas deux, pas trois, un seul. Alors quoi ? On renonce définitivement à produire autre chose que des drames pseudo-psychologiques, des comédies balourdes ou des films policiers noirs où on se fait pas moins ch*er pendant le générique que durant le reste de l'oeuvre ???!!!! (Je serais bien heureuse de pouvoir dire que je caricature, mais franchement, entre nous ...) On décide qu'après tout, ce n'est pas si grave si TOUT le cinéma grand spectacle qui passera désormais sur nos écrans est américain, avec toutes ces qualités, mais aussi ces énormes biais et son manque cruel d'auto-dérision ? C'est même plus du chauvinisme de défendre Besson, c'est un acte en faveur de l'intérêt collectif mondial. (Est-ce que là j'exagère ? À peine...)
Merci Besson !!!! Merci d'être le seul et unique réalisateur français à exploiter la richesse du cinéma à gros budgets et de nous en proposer une version différente, personnelle, originale, votre "touche" qui distingue nettement votre travail de toutes les productions américaines qui s’enchaînent à un rythme effréné chaque année (Je précise que j'en regarde beaucoup, et que j'en apprécie certaines). C'est dans le rythme parfois lent, dans les costumes funky, dans l'esthétique florissante et tout simplement belle, dans le ton des dialogues décalés, dans l'ambiance, même dans le choix des acteurs... un vent de fraîcheur disent certains, et c'est ce que j'ai ressenti devant Valerian et la cité des mille planètes.
J'avais peur du casting, je partais avec un a priori défavorable et particulièrement à l'égard de Cara Delevingne (ce qu'on peut être bête parfois), eh bien franchement après un deuxième visionnage, je l'affirme sans aucune crainte : elle crève littéralement l'écran ! Oui, vous avez bien lu. "Mais elle est pas gentille, elle dit casse toi à un lézard." Misère ! Mais justement, elle existe, elle a un caractère, elle n'est ni la copie des centaines de (faire-valoir) héroïnes qui pourraient être joué en personnages de synthèse tellement ça déborde pas, ni la n-ième mère courage à la Alien, Prometheus ou Gravity (J'aime ce type de personnage, là n'est pas la question). Elle est autre chose, elle est canon, magnétique, elle est énervante, casse-pied, égoïste parfois et c'est tant mieux.
Dane DeHann est pas mal dans son genre aussi, il fait jeune, il n'est pas l'archétype du mec viril, certes, il laisse de la place aux autres, j'ai apprécié son charme discret, ses yeux en disent beaucoup comme dans la splendide scène de Rihanna (Tiens, voilà une scène unique qu'on avait encore jamais vu au cinéma. Si je me trompe, merci de me le communiquer, ça m’intéresse vraiment.)
Bon, le méchant n'est pas très travaillé, les Pearls semblent bien gentils, et le happy end ne surprendra personne, mais c'est un film grand public et c'est pas sur ces sujets qu'on l'attend.
Besson nous livre un monde qui fait rêver, il régale nos pupilles et notre imagination. Il parle, comme on l'a beaucoup dit, à notre âme d'enfant, je suis reconnaissante que la mienne sache encore apprécier des spectacles grandioses comme Valerian.