Vampire Hunter D: Bloodlust par ngc111
Le film se constitue,dans sa majeure partie, d'une fuite en avant où un couple insolite, composé d'une jeune fille humaine (Charlotte) et d'un seigneur vampire (Mayer), tente de rejoindre un château d'où ces amoureux incompris pourront fuir la planète. A leurs trousses se jettent des chasseurs de primes humains et un autre de ces chasseurs qui est le fils d'un vampire et d'une humaine (D). Ceux-ci ont été embauchés par le père de Charlotte.
Par la suite l'histoire révèlera un complot caché derrière tout ça mais qui ne concernera pas que le "héros" du film : D. C'est l'une des nombreuses forces de ce magnifique long métrage, tous les personnages ont bénéficié d'un grand soin quant à leur développement. Du moins les principaux... car il faut avouer que les sbires escortant Mayer n'apparaissent que subrepticement au final, se faisant trancher facilement et rapidement, ce qui est d'autant plus dommageable que leurs techniques de combat entr'aperçues mettaient l'eau à la bouche.
On se consolera devant la classe totale et affolante de D et de Mayer, rendant grâce au mot esthétisme de par leur gestuelle, leur attitude sereine et fermée et leur tenue vestimentaire. Ou quand le charisme atteint son paroxysme !
Les frères Marcus et le reste de la troupe ne sont pas en reste avec chacun un style particulier, quoique plus bourrin ; le personnage féminin de la bande étant particulièrement mis en avant (dans son rapport à D notamment).
Enfin Charlotte se rapproche d'une Juliette ayant trouvé son Roméo au pays des vampires, mais n'est pas une cruche pour autant et aurait même mérité encore plus d'attention et de minutes de présence.
Roméo et Juliette n'est pas la seule influence qui transparaît dans Vampire Hunter, le style graphique trouvant inspiration dans le western voir dans le cyber punk par moment. Les décors sont magnifiques, les personnages aussi et l'animation participe au charisme des héros.
Vampire Hunter est donc une excellente création, pas originale dans les thèmes abordés, mais qui fait avec application et avec style une brillante démonstration de ce que peut donner un mélange des genres réussi. Qui plus est, l'œuvre de Kawajiri traite avec élégance de l'amour, de l'isolement et du rejet à travers le destin d'êtres humains ou différents, unis par des sentiments communs de solitude et d'incompréhension.
Avec humilité, avec maîtrise, avec élégance... à l'image de son héros finalement.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.