Vampire wears skirts

Mr vampire sort en 1985 et rencontre un joli succès. The Inspector Wears Skirts sort en 1988 et rencontre un joli succès. Il n’en fallait pas plus pour qu’un petit malin nommé Chen Chi-Hwa, réalisateur de bobines telles que The 36 Crazy Fists (1979) ou Retreat of the Godfather (1991), se dise que ça serait intéressant de mettre en boite un film qui mixe ces 2 films. Ça permettrait de surfer non pas sur un succès, mais deux succès ! Malin le type hein ? C’est ainsi qu’arrive en 1990 Vampire Settle on Police Camp. Bon, le résultat n’est pas terrible, avec cette impression que le film a été tourné à la va-vite, sans aucun scénario ou presque, avec beaucoup d’idées mais avec très peu de talent pour les mettre en images.

Vampire Settle on Police Camp ne dure que 1h12, et malgré cela, on a l’impression parfois que certaines scènes sont étirées au maximum, un peu comme si tout le monde s’était rendu compte qu’ils n’avaient pas le matériel pour faire arriver le film aux 1h30 « réglementaires », mais qu’ils allaient quand même essayer, en vain. J’en veux pour preuve cette scène interminable où les jeunes recrues regardent la plantureuse Cheng Yuen-Man (qui n’a rien à envier à Amy Yip en termes d’atouts mammaires) faire de l’aérobic. Un exemple parmi d’autres. Une chose est sûre, c’est que l’humour du film, bien qu’il nous fasse sourire de temps à autres, est souvent complètement stupide et grossier. Pas mal de gags sexuels, à la manière d’un Police Academy, mais aussi beaucoup de grimaces, d’acteurs survoltés qui gesticulent, crient et courent dans tous les sens, étant donné que leurs personnages se retrouvent parfois possédés et se mettent à faire des choses complètement stupides. Remarque, même quand ils ne sont pas possédés, ils ont souvent des réactions complètement étranges, oubliant même parfois qu’ils sont poursuivis par des créatures surnaturelles. Les personnages ne sont vraiment pas à retenir d’autant plus qu’ils sont tous des clichés ambulants (le dur à cuire, l’intello, …), interprétés en plus par une brochette d’acteurs qui cabotinent à mort, en particulier Billy Lau et Sandra Ng. Les amateurs de cette dernière (je sais qu’il y en a) arriveront sans doute à rire de ses pitreries. Je la trouve en ce qui me concerne insupportable et bien plus douée dans des rôles plus dramatiques.

Le scénario n’a donc ni queue ni tête et semble avoir été écrit un soir de beuverie sur un coin de table. Le développement de l’intrigue va et vient quand ça lui chante, tentant de mettre en scène des moments vaudevillesques entre lesquels vont venir s’intercaler quelques moments de fantastique et quelques combats. Sur ces deux derniers points, le film s’en sort un peu mieux. On notera quelques effets spéciaux plutôt sympathiques (dans le plus pur style du genre), souvent dans les scènes un peu plus « horrifiques » (notez les guillemets), histoire de nous rappeler qu’il y a du Mr Vampire là-dedans. Les combats, bien qu’au final peu nombreux tiennent également la route, avec des chorégraphies décentes de Hsiao Ho (qui a secondé Liu Chia-Liang sur The Lady is the Boss ou The 8 Diagram Pole Fighter). Rien de mémorable en l’état mais c’est sans doute ce qu’il y a de plus réussi dans cette bobine qui, bien qu’elle ait un rythme qui ne faiblit que rarement, a clairement du mal à retenir notre attention durant ses maigres 1h12 génériques compris. D’autant plus que Chen Chi-Hwa semble être partisan du moindre effort en termes de mise en scène. C’est dommage car on trouve plusieurs bonnes idées ici et là, mais elles sont balayées en un rien de temps par un manque flagrant d’envie de faire les choses bien.

A mi-chemin entre Mr Vampire et The Inspector Wears Skirts, Vampire Settle on Police Camp est une comédie fantastique qui n’a pas grand-chose pour elle si ce n’est quelques scènes d’action potables et 2 ou 3 gags qui sortent du lot. Très très moyen.

Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com