Au détour d’un site parlant de séries B, Z et autres bisseries de plus ou moins mauvais goût, voilà ti pas que je tombe sur la jaquette d’un film intitulé Vampires 3 : La Dernière Eclipse du Soleil. Mais qu’est-ce donc que cette diablerie !?! Il existe un 3ème opus à la saga initiée par le Vampires (1998) de John Carpenter et on ne m’aurait rien dit !?! C’est même sorti chez nous et on ne m’aurait rien dit !?! Ma curiosité étant ce qu’elle est en matière de Cinéma, c’est-à-dire proche du masochisme, je pars en quête de cette petite pépite qui était passée entre les mailles de mon filet. Une fois la chose en ma possession, je me prépare mentalement à voir une bonne grosse bousasse. Pas trop longtemps non plus car j’ai des années d’entrainement derrière moi. Et puis, même si c’est dur, ça passera vite car on est là sur quelque chose qui dure 1h19 générique de fin compris. Alors oui, nous sommes bel et bien en présence de quelque chose de peu recommandable, qui peut néanmoins amuser si on le prend au 36ème degré.
Pour le petit historique, Vampires de John Carpenter, adapté du roman Vampire$, sort en 1998 dans toutes les bonnes salles de cinéma. Sorte de western moderne avec des vampires où ces derniers sont des créatures sauvages sans aucune pitié, le film est un semi-échec au pays de l’Oncle Sam arrivant péniblement à combler son budget initial de 20M$US. Pourtant, le film est un succès dans plusieurs pays à travers le monde, tout particulièrement au Japon. En 2002, John Carpenter décide de produire lui-même un Vampires 2 en DTV, sorti chez nous sous le titre Vampires 2 : Adieu Vampires, et n’ayant rien à voir avec le premier opus. Le film sera réalisé par Tommy Lee Wallace (Halloween 3, Vampire Vous Avez Dit Vampire 2) avec dans le rôle principal Jon « Parce que je le vaux bien » Bon Jovi. Une bonne grosse bouse qui mit en colère bon nombre de fans du film de Carpenter. Et donc après la catastrophe qu’est ce deuxième volet, y’a quand même un con qui s’est dit qu’il allait mettre du pognon dans un Vampires 3. Ah ben oui, il faut toujours se planter une 2ème fois pour être bien sûr. C’est ainsi que sort Vampires 3 : La Dernière Eclipse du Soleil en 2005, réalisé par Martin Jay Weiss, illustre inconnu à l’époque puisqu’il s’agissait de son premier film, et tout aussi peu connu aujourd’hui puisque qu’il n’aura fait que deux autres téléfilms. Point de Carpenter à la production ici, et toujours aucun rapport avec le premier opus. Pourquoi ne pas appeler le film différemment ? Les voix du marketing sont impénétrables…
L’action est délocalisée en Thaïlande parce qu’ils ont des vampires là-bas aussi, et sans doute surtout parce que les coûts de production. Et puis Ong Bak est sorti en Thaïlande et a fait un carton planétaire, pourquoi ne pas mettre des combats de boxe thaï ? Ah c’est beau le Cinéma.
Avec Vampires 3, on nage en pleine série B. De la série B pur jus, mais de la série B bas de gamme. Bastons, courses poursuites en moto, clans vampires qui s’affrontent, dialogues à l’inspiration hasardeuse, décors très limités, … Une chose est sûre, c’est qu’on n’est pas devant du grand cinéma. On a un héros au charisme de moule qui a une gueule à sortir d’une saga pour midinettes, des scènes complètement ubuesques avec des personnages qui prennent des décisions improbables, une scène de sexe aussi moche et gerbante que regarder dans un kaléidoscope avec 4 grammes d’alcool dans le sang, une explosion en CGI à faire pâlir n’importe quel graphiste amateur, des acteurs pas intéressés pour un sou par ce qu’ils font avec une mention spéciale à Patrick Bauchau (The Cell, la série TV Le Caméléon) qui semble tomber en dépression à chacune de ses scènes, une bande son aussi rock que fade, ou encore un réalisateur qui pense que, parce qu’il va mettre des filtres de couleurs un peu partout, ça va avoir de la gueule. Clairement, ce film est nul.
Ce film est nul, oui, mais malgré tout, on n’arrive pas à le détester complètement car il a cette petite touche de sympathie lorsqu’on le regarde avec un œil moins sévère. Un peu comme lorsqu’on regarde des séries telles Buffy Contre les Vampires ou Legend of the Seeker. Car il y a des combats qui, à défaut d’être passionnants ou bien montés, sont assez nerveux et possèdent de bonne chorégraphies. Car ils ont opté pour des vampires avec juste des fausses dents et des lentilles plutôt que de tenter vainement de faire des maquillages dégueulasses. Car il y a un petit clin d’œil à Blade (la boite de nuit) et que Blade, c’est bien. Alors oui, c’est nul, mais sincèrement, ça aurait pu être bien pire !
En découvrant complètement au hasard qu’il y avait une deuxième fausse suite au Vampires de John Carpenter, je ne m’attendais clairement pas à un grand film. Et effectivement, ce Vampires 3 est une série B à tendance Z bas de gamme mais néanmoins regardable au 36ème degré.
Critique originale : ICI