Un film complètement barré et tellement jouissif. Un mocumentaire fantastique de bout en bout et parfaitement rythmé. C’est hilarant et ça fait mouche à chaque fois, en faisant sans doute une des meilleures comédies horrifiques. Ou comment on s’attache à des vampires qui sont au final des gens comme les autres, et comment cela est tourné presque façon télé-réalité. Et le must, c’est qu’on repose très souvent sur du grotesque, du comique de situation qui marche parce qu’en tant que spectateur, on a une attente et une expérience à propos du film de vampire. Et celui-ci exploite à merveille toutes les ficelles sans que ça paraisse forcé, tout vient naturellement et avec dérision, ce qui en fait l’efficacité.
Et au-delà de ça, le film reste au final assez peu prévisible, non pas parce qu’il est surprenant, mais parce qu’on a vraiment cette sensation qu’on suit un peu les personnages au fil de leur vie, sans qu’eux même ne savent vraiment à quoi s’attendre. Et bien sûr, lorsque le film deviendra prévisible, c’est justement là qu’il sera marrant car Clement et Waititi savent exactement ce qu’on attend à tel moment et le détourneront donc pour notre plus grand plaisir. Ce qui en fait au final un film assez intelligent dans sa construction, car il ne repose pas sur des effets lourdingues ni grandiloquents, mais jouera avec eux pour au final donner ce qu’on pourrait considérer comme un pastiche du genre. Ce qui, en tant que mocumentaire, est au final très bien trouvé et mené.
Je n’ai vraiment rien à reprocher au casting, car le trio Clement, Waititi et Brugh portent à merveille l’ensemble du film, et son très bien accompagné par les rôles secondaires de Nick, Stu et Jackie. Et si chacun est aussi efficace, c’est surtout grâce à l’écriture des personnages. Car on peut avoir l’impression que c’est improvisé la plupart du temps (et il y en a sans doute un peu), mais l’évolution est vraiment superbe. Idem du point de vue technique. L’idée du found-footage s’inscrit bien dans l’esprit du film, mais elle est surtout très bien utilisée en termes de mise en scène, ce qui nous immerge bien d’avantage dans le film. L’absence de musique aussi jouera beaucoup, prouvant que les effets peuvent fonctionner sans elle s’ils sont bien exploités et dosés. J’ai beaucoup aimé les décors aussi, qui représente très bien l’atmosphère dans laquelle on baigne tout au long du film.
Bref, on m’en avait dit du bien et je regrette maintenant d’avoir tant attendu pour le regarder, car What We Do in the Shadows est un véritable régal qu’il serait dommage de se priver. À consommer sans modération !