Un film qui m'a profondément touché


Vanilla Sky est le remake américain de Abre Los ojos « Ouvre les yeux » , film espagnol réalisé par Alejandro Almodovar où l’actrice Penelope Cruz y tenait aussi le rôle de Sofia Serrano. Vanilla Sky est sortie en 2002 et déjà à l’époque, seulement âgé de 17 ans, le film m’avait totalement bouleversé. Ce qu’il faut savoir c’est que Vanilla Sky est un film complexe où le moindre petit détail peut tenir un rôle important dans le film. Pendant les 2h15 de film, le réalisateur nous mets sur plusieurs pistes. Le jeu du rêve et de la réalité est brillant. Tom Cruise y incarne un homme qui avait une vie réussie et qui, suite à un grave accident, perdra tout. Le personnage va se retrouver dans un monde qu’il ne maitrise plus. Un monde où se mêleront l’amour, la haine, le doute, le cauchemar et le rêve. Car là est toute la question du film : Rêve ou réalité ?

Vanilla Sky : le film à voir absolument


Le film nous raconte l’histoire d’un jeune héritier : David Aames qui reprend le poste d’éditeur d’une grande maison d’édition a tout pour être heureux. Charmant, qui ne laisse pas les femmes indifférentes, riche, une belle voiture, une belle maison. On le voit très bien dès le début, David est un fils à papa qui obtient toujours tout ce qu’il veut. Pourtant, dès l’introduction, le film nous plonge dans un cauchemar que David est en train de faire. Il rêve qu’il est seul. D’où d’ailleurs une excellente scène où l’on voit David, apeuré, seul, courant dans Times Square « l’endroit le plus célèbre au monde et surtout le plus animé » vide. Une scène qui m’a marquée. Dans cette scène, la caméra est très dynamique et accompagnée par une musique en accord avec elle. Il faut le dire, malgré cette scène, le début du film respire l’hypocrisie à plein nez. On nous présente Julie « Cameron Diaz » qui n’est autre qu’un des flirts de David « Tom Cruise », on nous présente aussi Brian « Jason Lee » le meilleur ami de David et nous faisons ensuite un tour dans la maison d’édition que gère notre héros. Les échanges entre les personnages sont mielleux et forcés. On n’y croit pas. Fort heureusement, la suite va s’avérée plus franche, plus sincère et nous permettra de beaucoup plus nous attacher à notre héros qui, sous ses airs de fils de riche gâté et arrogant, va nous montrer un nouveau visage bien plus honnête et sincère.


Lors de sa fête d’anniversaire, David fait par l’intermédiaire de Brian, la connaissance de Sofia »Penelope Cruz » une magnifique jeune femme. David succombe à son charme « qui ne le ferait pas ». Après avoir passé du temps à discuté ensemble, un véritable amour semble pour le moins se créer entre les deux jeunes gens. Le lendemain matin, David qui retournait à sa voiture tombe sur Julie qui l’avait suivie. Sur le chemin, en voiture, une dispute éclate entre David et Julie. Julie, qui se sent trahie en apprenant que l’homme quelle aime fréquente plus ou moins une autre femme, rentre dans une colère monstrueuse et tente de se suicider en entrainant David avec elle. Un accident tragique emporte Julie. David quand à lui survit mais pas sans séquelles. Visage défiguré, bras détruit. La vie de cet homme va alors tourner au cauchemar.



La descente aux enfers de David



Le visage complètement défiguré, le bras droit détruit et le faisant tituber, le personnage n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout s’embrouille dans sa tête. Il ne sait pas s’il rêve ou si c’est bel et bien la réalité. Les médecins ne pouvant pas réparer son visage, il n’a qu’une alternative, se cacher derrière un masque. En montant dans la voiture de Julie, David a tout perdu. Plus personne ne veut le voir. Il est devenu comme une sorte de paria, de monstre qu’il faut fuir. Le conseil « qui appelle le conseil des sept nains » qui s’occupe de sa maison d’édition se sert de l’état de David comme d’une pression pour en avoir le contrôle total. Sofia, quand à elle, l’évite. Il souffre. Le réalisateur nous le montre bien.


David décide un jour de se reprendre en main et invite Sofia à une soirée. Soirée en discothèque qui tourne très mal. David boit beaucoup, se sentant mit à l’écart par Sofia qui est accompagnée de Brian. Sur le chemin du retour, David à des sortes d’hallucinations où il imagine Sofia embrasser Brian. Ivre, l’homme s’effondre dans une ruelle. Le lendemain matin, il est réveillé par Sofia qui décide de lui accorder une seconde chance et s’installe très vite chez lui. On a la sensation qu’en plus d’être l’amour de sa vie, elle est aussi son guide. Tout commence à allé mieux pour lui. Il recommence à prendre gout à la vie. Les chirurgiens reprennent contact avec lui et lui apprennent qu’ils ont un moyen de reconstruire son visage. Les choses ont l’air de rentrer dans l’ordre. Seulement tout va très vite basculer de nouveau dans le cauchemar quand David va se réveiller à coté de Julie et va aussi se retrouver inculper pour meurtre. Où est Sofia ? Est-elle morte ? Est-ce un rêve ou bien est-ce la réalité ?



Chaque minute qui passe est l’occasion de changer le cours de sa vie



Le film a beaucoup de similitudes à la version originale. Pourtant, je trouve Vanilla Sky plus poignant, plus dramatique avec aussi un coté poétique. Le réalisateur joue avec les couleurs, multiplie les clins d’œil à la culture musicale et cinématographique d’antan. C’est là tout le génie du réalisateur qui, dans les bonus, nous permet d’activer pendant le film les commentaires audio où il nous décrit scènes après scènes, les étapes mais aussi les anecdotes de tournage. Il s’en est beaucoup passé de choses pendant les quelques mois de tournage de film. Du coté Tom Cruise, on peut penser ce que l’on veut sur l’acteur. Du bon ou du mauvais mais en regardant Vanilla Sky, nous pouvons être d’accord sur au moins une chose : quel acteur ! Autant au début, même en étant fan de l’acteur, son personnage est détestable. Sa prestation est bluffante. On finit par avoir de la peine pour ce qu’il vit.


On souffre autant qu’il souffre, on se sent nous aussi piéger avec lui entre le rêve et la réalité. Son début d’histoire d’amour avec le personnage de Sofia est magnifique, adorable, touchant, sincère. Une vraie complicité nait entre les personnages mais aussi les deux acteurs qui sont vraiment tombés amoureux pendant le tournage. Dès leur première rencontre, on s’attache très vite à se petit couple. Penelope Cruz qui interprète Sofia est terriblement belle. On serait prêt à décrocher la lune pour elle. Une femme au caractère bien trempé et un brin garçon manqué mais très féminine. Cameron Diaz elle incarne Julie. Un personnage que vous allez haïr au plus haut point. Jalouse, possessive et folle furieuse. Tout le contraire de Sofia. Kurt Russell est lui aussi de la partie et interprète le rôle du Docteur Curtis McCabe. Un psychologue chargé du dossier de David qui est soupçonné du meurtre de Julie. Il y a aussi là une vraie complicité entre l’acteur et Tom Cruise. Le personnage de Kurt Russell y tient une figure paternelle pour David. Un confident mais aussi un homme qui veut savoir la vérité. David a-t-il assassiné Julie ?



La musique : LA marque de fabrique du film



Jamais je n’avais entendu de si nombreuses musiques dans un film. On en a vraiment pour notre argent, on ne se moque pas de nous. Tout est en accord avec les scènes et l’ambiance du film. La bande son du film est grandiose. Du vrai génie. Bande son qui m’a fait tomber amoureux du film. Comment ne pas tomber sous son charme? Une musique tellement variée. On passe du jazz à de la pop, du rock à de la trance. Paul McCartney, Sigur Ros, R E M, Peter Gabriel, The Chemical Brothers, Bob Dylan, U2, Rollings Stones et bien d’autres encore sont là pour gâter nos oreilles. Une vraie ballade auditive. Seul reproche que j’ai à faire pour cette bande originale, c’est que toutes les musiques présentes dans le film ne sont pas toutes dans l’album. Il faut dire que le film compte au total 25 musiques. Seulement 17 sont présentes sur l’album. Avec toute cette musique, les diverses scènes du film sont supérieures à la version d’Almodovar et nous font entrer dans une toute autre dimension. Nous sommes transportés dans un rêve de 2h15. Coincés avec David entre le rêve et la réalité. Des musiques telles que Healing Room de Sinead O’connor ou bien Elevator Beat de Nancy Wilson « musique que j’écoutais en boucle » nous laissent sans voix. Tellement d’émotions pour de simples musiques mais qui, associées aux scènes provoquent en nous aussi bien de la joie que de la peine.



Le jeu du rêve et de la réalité



Dès l’instant où David est victime de l’accident de voiture, le réalisateur nous plonge dans un autre monde. Nous commençons à perdre nos repères. Nous ne savons pas si notre personnage principal est dans un rêve ou bien s’il est dans la réalité. C’est très déstabilisant. Et pourtant, le réalisateur a mit une sorte de jeu de piste afin de déceler le vrai du faux. Comme je le disais, tout joue un rôle important dans la compréhension du film. Que ce soit la musique « à travers les paroles » ou bien les décors voir même les dialogues.


On le voit bien dès le début du film, David Aames représente très bien l’homme détestable. Il ne veut pas s’engager aussi bien en amour qu’au travail, il méprise aussi bien son meilleur ami que ses autres relations. Seulement tout changera lorsqu’il fera la rencontre de Sofia. Le moment de la rédemption pour David ? Malheureusement non puisqu’au moment où il commençait à avoir une vie correct, l’accident survient. On peut se dire à se moment qu’il paie pour ses fautes. Il n’attire plus personne, il n’a aucune aide, il est seul. Tout se bouscule alors dans sa tete. Tiraillé entre le rêve dans lequel il s’enferme pour ravoir une vie parfaite où tout le monde est heureux, où Sofia est avec lui, où son visage est reconstruit et la réalité où il est un homme seul, défiguré, repoussé par tout le monde et n’ayant plus aucune maitrise de sa vie, le film devient plus qu’un simple thriller fantastique. La construction du film est originale, le concept est poussé jusqu’au bout. Il est très bon de voir le film plusieurs fois avec les commentaires audio afin de cerner les détails et réflexions que le réalisateur a semé. Le film est vraiment d’une grande richesse.



Une de mes répliques préférées :



Mes rêves me jouent des tours cruels, ils se moquent de moi, même dans mes rêves je ne suis qu’un idiot qui sait qu’il va se réveiller et replonger dans la réalité... Si seulement je pouvais ne pas dormir... Mais je ne peux pas...


Parce qu’il faut bien se dire au revoir



Je pourrais parler des heures et des heures de ce film qui m’a vraiment marqué. Plus les années passent, plus je découvre de nouvelles choses, plus je ressens mieux les choses en le regardant. On ne peut pas passer à coté d’un chef d’œuvre comme celui-ci. Cameron Crowe apporte une autre vision de cette histoire. Même si certaines répliques et scènes sont similaires au film original, Vanilla Sky tombe dans quelque chose de plus profond, plus émouvant, plus intense. Que dire aussi de cette sublime histoire d’amour qui fait aussi bien rêver notre héros que nous même. Le film est comme une magnifique peinture qu’on pourrait admirer des heures et des heures et ne pas forcément voir tout les détails cachés en arrière plan.


C’est un film d’une grande intensité et qui provoque quelque chose de fort en nous. Philosophique, esthétiquement très soigné avec une très belle gestion des couleurs, le film est aussi surprenant jusqu’à la fin. Beaucoup de coup de théâtre pour nous laisser sans voix. Tom Cruise y est parfait, au sommet de son art. La musique, le jeu des acteurs et la mise en scène sont une chose mais ce qui fait aussi la force du film ce sont aussi les répliques et dialogues qui arrivent à vous comme de vraies claques tant elles sont bouleversantes. Ce film aura réussit une chose, énormément de larmes auront été versées. Nous passons au travers de tellement d’émotions « la joie, la colère, la souffrance, l’interrogation, l’amour » que nous avons cette sensation d’être maitres du destin de David Aames. A nous de faire en sorte que son histoire se termine bien.

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le 13 nov. 2014

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Jay77

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