Veerana
5.8
Veerana

Film de Shyam Ramsay et Tulsi Ramsay (1988)

Khrishna sait que je ne suis pas un féru des films bollywoodiens, que je connais très peu, ceci expliquant cela. Mais j'avoue que d'être tombé sur cet objet visuel nanaroïde inédit avait de quoi susciter un franc enthousiasme, une envie pressante. Un film d'horreur... le mot est un peu fort... un film fantastique bollywoodien constitue une curiosité, vous en conviendrez. Quelques captures bien choisies, montrant des monstres et des couleurs vives ont fini d'emporter mon adhésion.

Le film en soi n'est pas très bon je le crains mais vu à plusieurs, il peut se révéler d'un superbe kitsch, un nanar de la plus belle eau. Tout y est! Une pépite qui m'a même agréablement surpris, laissant se dégager une grande part de sexualité dans certaines scènes.

Alors commençons par le commencement! L'histoire est un peu compliquée. Le film court sur plus de deux heures. Les rebondissements sont nombreux, les personnages également mais en gros il s'agit d'une histoire que le cinéma populaire occidental a déjà montré mille fois, une histoire de vengeance impliquant une sorte de sorcier maléfique dont la fiancée vampire a été tuée par un bon père de famille qui n'hésite pas cependant à aller jusqu'à lui rouler de grandes galoches dans un bain moussant. Le sorcier va exercer sa vengeance non seulement sur le père mais sur toute sa descendance. Il est question de sorcière-vampire, de réincarnation, d'hypnose, d'exorcisme. Manifestement les auteurs ne se gênent pas pour piquer sans vergogne dans les scènes et scénarii de tout le cinéma, de la Hammer à Friedkin en passant par Bava. Ca ratisse large. Il ne manque plus que les aliens en somme.

Entre temps, on a droit à quelques scènes mélos où larmes et apitoiements se mêlent tristement mais surtout aux incontournables scènes de danse et de chant, à la chorégraphie totalement bollywoodienne, c'est à dire incompréhensible pour l'oeil béotien. Il se trouve que -coup de bol- j'en ai deux de ce type. Cela m'a permis de siroter de joyeux moments sans souci de vraisemblance, comme seul le cinéma nanar peut nous en procurer. Les danses -comme cette danse des canards que deux amoureux nous offrent en une sorte d'interlude sans aucun lien avec l'histoire suivie jusque là- sont sans doute parmi les sommets burlesques du film.

L'une des comédiennes parait être la star à mettre particulièrement en valeur, elle chante, elle danse, elle est quasi dénudée dans des numéros de danse étonnants. Je ne m'attendais pas à cela, je croyais -sans doute naïvement- que Bollywood était très à cheval... à éléphant pardon, sur des principes de moralité drastiques. Or, déshabillés et vagues de mer viennent lécher le corps de la belle -dans les canons plastiques indiens- qui chante son désespoir de ne pas rencontrer l'amour et fait donc saliver le spectateur romantique ou/et libidineux.

Il convient aussi de ne pas se laisser gagner par la lassitude devant les incessants coups de tonnerre et les éclairs qui illuminent toutes les nuits, lesquelles tombent à une vitesse ahurissantes. Sur les extérieurs, on a bien de la peine à savoir s'il fait nuit américaine ou pas.

Bref, un festival bollywoodien assez réjouissant pour que les deux heures passent sans trop de difficultés.
Alligator
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le 30 mars 2013

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Alligator

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