On l'oublie souvent, mais il existe bons nombres de westerns français et pas uniquement des adaptations des bandes-dessinées Lucky Luke (1946-) ou Blueberry (1963-). En voici la preuve avec ce film de Jean Devaivre. Comme l'évoque le titre, le réalisateur nous plonge en Camargue avec ses chevaux, ses taureaux, ses étendus désertiques, ses rodéos, mais également ses querelles.
Vendetta en Camargue nous présente alors deux camps qui vont s'affronter durant tout le film. D'un côté, les Gardians qui élèvent des taureaux, de l'autre les Romanis qui volent ce même bétail et des chevaux. Ce qui rend ce western d'autant plus atypique est que les deux camps sont dirigés par des femmes.
Brigitte Auber joue une héritière orpheline reprenant le ranch des Gardians qui lui appartient. Quant à la future interprète de Maguy Rosy Varte, elle incarne la chef vengeresse des Romanis, prête à tout pour que les Gardians courent à leur perte. Dès les premières minutes, Devaivre montre qui porte la culotte et les hommes aussi bêtes et indisciplinés soient-ils vont devoir s'y faire. A l'image de cette scène où Auber montre qui est la patronne, dévoilant ainsi ses qualités au tir. Mise en difficulté plusieurs fois durant le film, l'héroïne s'accroche et affronte les difficultés du quotidien avec ferveur. En face, son adversaire n'en reste pas moins puissante, n'hésitant pas à fomenter diverses magouilles, y compris au sein même des Gardians.
Devaivre montre donc un duel au soleil féministe où les tirs et les coups sont donnés plus d'une fois. Le réalisateur nous offre d'ailleurs deux superbes scènes d'action avec une poursuite endiablée et l'assaut du fort des Gardians alternant humour et fusillades. Une rareté qui mérite toute l'attention des fans de westerns d'hier et d'aujourd'hui.