Juste pour Kevin Bacon

Avant de commencer cette petite critique, j'aimerais faire une mention spéciale pour l'édition Blu-Ray:
merci pour le joli masque de hockey sur la devanture, qui n'y a aucunement sa place et pour les "vignettes" au dos, sur laquelle on peut voir une Kevin Bacon égorgée, spoiler idiot, même dans un slasher où toute la bande est sensée être éliminée. Bref, le poster original est beaucoup plus marquant et glauque que cette silhouette de Jason hors-propos.

Noter et donner un avis sur ce film est vraiment difficile pour moi. Il s'agit ici très clairement d'un concurrent à Halloween de Carpenter - concurrent commercial bien entendu - et dans un sens, Friday the 13th est différent. Premièrement la réalisation est très bonne, ce qui n'était pas toujoursle cas avec Halloween et un peu de sang rend toujours l'impact plus brutal - d'autant qu'ici les effets de Savini sont particulièrement réussis. Ici, on a affaire à un boogeyman totalement absent à la fois de l'image (toujours hors-champs) et de l'histoire, contrairement à Michael Meyers qui était clairement identifié et - par intermittence - visible à l'écran. A l'instar de films comme Sleepaway Camp, il aurait été préférable d'utiliser la caméra subjective lors des crimes mais de faire en sorte qu'on puisse deviner le tueur, avoir des doutes ou carrément tomber des nues. Dans Halloween on ne laisse pas place au doute et dans celui-ci, on ne peut absolument soupçonner personne... Si seulement l'histoire de Jason avait été raconté dès le début, il y aurait pu y avoir des interrogations, le fantôme de Jason peut-être?

Le vrai défaut du film est son casting, car les héros sont très peu charismatiques, sans envergures quoiqu'un peu plus malins que dans certains autres films. La jeune fille qui meurt dans la douche ferme les yeux comme on ferme les yeux devant un film d'horreur alors qu'elle a le tueuse et la hache devant elle... ce n'est pas crédible. Enfin, détail mais absurdité pourtant, Alice qui se barricade. Si on a affaire à un tueur en série, une porte ne l'arrêtera jamais. Ensuite, la corde reliée à la poutre pourquoi pas, mais entreposer des chaises, des fauteuils et des meubles devant la porte quand celle-ci s'ouvre vers l'extérieur c'est une hérésie, surtout que quand Pamela débarque et que la corde a disparu...

En bref, je dirai que ce film manque d'âme et d'ambiance, la musique est fortement inspirée de celle d'Hermann et la douche de Psycho, les personnages n'ont aucun background. On a confié la réalisation de ce film à un bon metteur en scène qui n'avait pas d'inspiration mais qui nous a offert quand même quelques scènes très réussies notamment celle du canoë à la toute fin.