Une Nouvelle (t)Erreur

Après un Chapitre Final qui n'avait rien de définitif, Jason est donc de retour (enfin presque) avec ce cinquième volet intitulé Une Nouvelle Terreur. C'est au réalisateur Danny Steinmann a qui l'on doit le sympathique et très rigolo (pour son traitement plus que pour son sujet) Les Rues de l'Enfer avec Linda Blair et quelques pornos que revient la lourde tâche de ressusciter Jason pour relancer la machine. Le film s'oriente donc vers la piste la plus logique qui est de faire de Tommy le successeur sous le masque de Jason. Et même si Corey Feldman engagé sur les Goonies refuse de rempiler en dehors d'une simple apparition, son personnage lui revient bel et bien avec quelques années en plus et un nouvel interprète en la personne du plutôt fadasse John Sheperd.

Dans Vendredi 13 - Chapitre 5 - Une Nouvelle terreur on retrouve donc Tommy toujours aussi dérangé qui rejoint une sorte de camp de vacances pour adolescents à problèmes. Assez rapidement, Jason semble faire son retour car les morts s'entassent aux alentours.

Par une légère entourloupe scénaristique un peu poussive ce cinquième Vendredi 13 n'est pas tout à fait un film de Jason mais il a au moins le mérite de tenter de proposer autre chose tout en s'inscrivant dans une certaine logique et continuité de l'épisode précédent. Alors bien sûr tout est un peu grossièrement écrit, bidouillé et finalement expliqué pour tenter de recoller les morceaux ; mais dans le carcan habituel le film apporte un soupçon d'originalité pas désagréable. En revanche au niveau personnage on semble renouer avec le pire le tout agrémenté d'une bonne couche de caricature et de grossièreté à l'image de cette mère et son fils bouseux qui jurent comme des charretiers entre deux plats de fayots, des loubards teigneux en blousons noirs qui chient dans les bois ou du séducteur relou à moustaches . On sent également que comme l'apport d'un gamin dans l'équation avait bien fonctionné avec l'épisode précédent on retente le coup et on nous met cette fois à l'écran un petit black débrouillard qui attaquera Jason au tractopelle et qui pour son cri perçant reste la meilleure sream queen du film. Le reste du casting est assez basique et sans intérêt à l'image de ces jeunes soit disant à problèmes et qui sont juste des adolescents bien ordinaires et insipides comme le timide qui bégaie et l'adolescente au walkman qui se prend pour Madona. Dommage, car là encore l'idée de confronter Jason à des ados rebelles et un peu badass aurait put être une bonne piste pour nous offrir des confrontations un peu plus musclées qu'à l'habitude. A noter aussi qu'une fois passé la vraie fausse révélation finale, le film s'empêtre un peu comme si il était incapable de savoir comment véritablement se terminer.

Malgré l'absence de Tom Savini le film comporte quelques séquences gore et des maquillages très convaincants mais le film de Danny Steinmann reste aussi réputé pour être l'un des Vendredi 13 qui a connu le plus de problèmes avec la censure. Ce n'est pas moins de 16 scènes de violence et de sexe qui vont rester partiellement sur la table de montage après pas moins de neuf voyages à la MPAA au plus grand désespoir de son réalisateur. Il faudrait donc voir la version intégrale du film pour véritablement jugé de sa place au cœur de la saga même si il reste deux trois séquences forte comme la très originale mort d'un personnage dont la tête est écrasée contre un arbre à l'aide d'une ceinture qui lui bande les yeux. En l’état ce Vendredi 13 - Chapitre 5 - Une Nouvelle Terreur ressemble à un film un peu bâtard comme une œuvre de transition qui ne sait pas vraiment vers quoi elle va tendre à l'avenir et pour cause l'idée de faire de Tommy le tueur sous le masque, suggéré par l'épisode précédent et clairement mise en place simplement à la fin de celui ci sera totalement abandonnée par la suite.

Le film de Danny Steinmann reste relativement agréable à regarder dans la limite de l'exercice et de ses nombreux défauts (dont quelques faux raccords assez honteux) mais la formule, même en se cherchant un nouveau souffle, tourne de plus en plus terriblement en rond. Comme l'écrivait en substance le vénérable JP Putters dans les pages de Mad Movies , le plus terrifiant avec les Vendredi 13 c'est qu'on se demande à la fin de chaque film si ils vont être capable de faire plus con avec le suivant.