Jason VS Carrie

La légende prétend que c'est à cette époque de la fin des années 80 que serait apparue pour la toute première fois l'idée d'un Freddy VS Jason. Finalement faute d'accord, la Paramount décide de lancer ce septième film de la saga Vendredi 13 comme une sorte de Jason VS Carrie en version non officielle; après tout la fin du premier film s'inspirait déjà fortement de celle du film de Brian De Palma. En tout cas exit le personnage de Tommy de l'équation (et finalement tant mieux) et le fantastique fait son entré en force avec un personnage aux pouvoirs de télékinésie qui va défier un Jason revenu une nouvelle fois à la vie.

Dans Vendredi 13 – Chapitre VII : Un Nouveau Défi nous allons donc suivre Tina une jeune fille qui revient accompagnée d'un médecin louche sur les lieux ou enfant elle a provoqué la mort de son père dans un accès de colère. Doté de pouvoirs de médium et de télékinésie la jeune femme va réveiller l'esprit croupissant de Jason dans le lac en pensant que c'est celui de son père (Ouppssss !!). Jason retrouve ainsi ces bonnes vielles habitudes avec plein d'adolescents et adolescentes insipides à trucider.

Quand je parle d'introduction d'un élément fantastique ce n'est bien sûr pas tout à fait exact car ça fait belle lurette qu'en défiant les lois de la physique, de la vie et de la mort Jason est devenu une figure qui n'a plus rien de réaliste. En tout cas c'est la toute première fois qu'on lui oppose un adversaire avec des capacités surnaturelles mais malheureusement cette bonne idée ne sera vraiment exploitée que lors du dernier quart d'heure du film, et encore je suis large. Car si l’affrontement dure bien 15/20 minutes en revanche à l'exception de la séquence durant laquelle Tina semble contrôler racines et branches pour combattre Jason et celle ou elle resserre son masque jusqu'à écraser son visage on reste dans un domaine bien trop sage, pas bien fantastique et parfois même un peu ridicule. Car notre bon Jason qui résiste au feu, au tractopelle, aux coups de haches est ici violemment projeté en arrière comme si il avait reçu un coup de canon par une simple et pauvre ampoule qui pendouille au plafond et il ne subira au final que des jets de projectiles effectués avec l'esprit plutôt qu'avec les mains, c'est à se demander si c'est une télé-kinésiste ou une juste grosse feignasse. Mais bon, en attendant de se confronter à la final girl de circonstance notre célèbre tueur à la machette va trucider des ados insipides histoire de passer le temps et meubler un peu. Encore une fois la censure va considérablement charcuter le film au point que son réalisateur John Carl Buechler déclarera que la censure a tout bonnement violé son film et qu'en coupant les instants les plus gore il avait la sensation d'être un humoriste racontant des histoires sans pouvoir en dire les chutes. Si l'on ajoute quelques conflits sur le plateau avec la productrice exécutive Rebecca Greeley refusant notamment que le père du personnage de Tina apparaisse à l'écran comme un cadavre croupissant depuis dix ans dans l'eau, on se retrouve une nouvelle fois avec le sentiment d'un film d'horreur bien trop soft et bien trop sage.

Pourtant le film comporte des séquences marquantes comme le meurtre dans le sac de couchage avec cette pauvre fille fracassée contre un arbre, la mort du docteur tronçonné au niveau du ventre ou cette fille qui se fait planter une sorte de trompette de farce et attrapes dans l’œil (Même le petit son Pouet rigolo sera lui aussi coupé au montage). Forcément toutes ces scènes perdent considérablement en impact à l'écran dans la version malheureusement définitive du film, car inutile d'espérer découvrir une director's cut ou une version longue un jour puisque Paramount a détruit toutes les scènes coupées et/ou alternatives.

Alors bien sûr on pourra fantasmer sur cette version qui fatalement aurait été un poil plus excitante ou se contenter de constater les dégâts en se disant que ce pseudo Jason VS Carrie est loin d'être à la hauteur de son concept amusant.