L'actrice qui joue Habiba n'a pas le plus grand rôle de ce film, mais son jeu est admirable quand elle balance la réplique ci-dessus, citant ensuite un poème du grand Bukowski dont je vous mets un extrait :
Style is the answer to everything.
A fresh way to approach a dull or dangerous thing
To do a dull thing with style is preferable to doing a
dangerous thing without it
To do a dangerous thing with style is what I call art
Bullfighting can be an art
Boxing can be an art
Loving can be an art
Opening a can of sardines can be an art
Au-delà de ce dialogue et de la référence, ce court métrage écrit et réalisé par Tatiana Vialle et Swann Arlaud est plutôt sympa et surtout, même si ce n'est bien sûr pas le premier à le faire, il nous interroge, à travers cet ado un peu perdu, sur ce que sont nos vies d'adultes, face aux rêves que l'on pouvait avoir à l'adolescence : Charles trouve son grand frère résigné, celui-ci n'est pas d'accord, pensant seulement être désenchanté. Qu'avons-nous fait de nos vies ? N'est-il pas encore possible de changer ? De modifier la trajectoire ? Qu'avons-nous fait de notre désir de lutter contre les injustices ?
Charles vit à la campagne, et son drame est d'être blanc, il aurait voulu être noir et faire du rap, il rêve de musique et de combats contre les injustices et les discriminations. Le lycée le saoule, et voir son frère travailler et vivre dans un monde sérieux, tristoune et silencieux le désespère. Il veut être lui, et il a bien raison à mon avis : quelque soit son âge, on peut changer et s'efforcer de déterminer qui on est, rien n'est fixé à l'avance. On aurait à mon avis tout intérêt à rester vénère comme Charles, pour ne jamais renoncer.