Pour être honnête, un certain nombre de films italiens ont du mal à se frayer un chemin jusqu'à dans nos salles... Ainsi celui-ci aussi. Pourtant, une œuvre aussi touchante et puissante que celle là, qui se retrouve condamnée à une simple sortie vidéo, tel un produit bas de gamme, c'est incompréhensible. Venir au monde a tout pour séduire le spectateur.
Il faut dire que le film ne démarre pas forcément très bien et que les vingt premières minutes hésitent sans cesse entre comédie romantique pleine de clichés et film intimiste. Ce film paraît très plat au départ, mais il faut être patient, puisque l’histoire très tortueuse nécessitait effectivement de donner des informations parcellaires pour mettre le spectateur dans le même état d’incertitude que les personnages. Puis, une fois l’état de guerre déclaré, le réalisateur reprend sérieusement les choses en main et livre un nombre conséquent de scènes magnifiques et bouleversantes.
Porté par un casting de haute volée – Penélope Cruz confirme une fois de plus son statut de stradivarius lorsqu’il s’agit de faire ressentir des émotions puissantes – Venir au monde est à la fois un hymne émouvant à la maternité et à la vie, tout en rappelant les horreurs de la guerre en Bosnie, et notamment les viols collectifs organisés par les milices locales. La BO est à tombée à la renverse, comme si chaque musique avait été faite pour chaque moment de ce film...
Il installe définitivement Sergio Castellitto comme un auteur à part entière.