Une oeuvre qui sombre lentement dans la lagune...

La famille Chamodot vit dans un monde parallèle. Certes, nulle famille n'est vraiment "normale" mais celle-ci en paye pas de mine. Entre un père grande gueule, un peu mythomane sur les bords et une mère adepte du bio "ultra" et exubérante, leur fils Emile a un peu honte de ses géniteurs. D'autant que son père, le roi de l'embrouille, attend de la mairie un permis de construire qui ne vient pas et la famille vit durant ce temps dans une caravane. Ce qui n'est pas vraiment les vacances pour cet adolescent timide. Lorsque viennent les premiers émois amoureux, il ne sait comment faire pour masquer les aspects les moins reluisants de sa famille à celle qui fait battre son cœur. D'autant que cette dernière appartient à une famille huppée, bien éloignée de ses propres repères. De là à la rejoindre à Venise où elle effectue un récital au sein d'un orchestre... il y a un voyage.


Dans ce film plein de bons sentiments, le réalisateur nous dépeint une famille de français bien lourdingue. Le père est un beauf dans toute sa splendeur crasse. Campé par un Benoît Poelvoorde qui ressemble à ce que l'on connaît déjà de lui, le personnage pourra insupporter par sa bêtise et sa lourdeur. Je lui préfère la mère qui, si elle se montre très maman poule avec son petit dernier, assume par moments son rôle de cendrillon désabusée qui a cru un jour aux contes vendus par son vrp de mari.
Le voyage est là pour montrer que chacun peut avancer dans la vie et s'ouvrir d'autres horizons, que les classes sociales pèsent sur les relations humaines, que la rouerie est acceptable si elle est menée pour une bonne cause. Heureusement, l'amour ne triomphe pas de tout et le film est sauvé du naufrage en lagune in extremis. Mais que de portes ouvertes enfoncées !
J'ai en outre été gêné à plus d'une reprise par des scènes épaisses et des acteurs pas forcément passionnants. Le film repose en effet en très grande partie sur les épaules de Benoît (agaçant) et Valérie (parfois émouvante) tandis que la petite amie du fiston m'a laissé de marbre. Si l'on ne parvient pas, comme moi, à entrer dans le film, celui-ci est long... comme ce voyage émaillé de scènes convenues.

Apostille
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le 31 mai 2019

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