Maximum Carnage
Venom réussit un double exploit, chose que l'on expérimente de plus en plus rarement au cinéma : ˗ Même en étant prévenu de la (non) qualité du truc que Sony appelle un film, il arrive encore à...
le 10 oct. 2018
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Y a des phrases qui font réfléchir quand même, et je dois dire que je ne m'attendais pas à ce que Nietzsche s'applique à Venom mais comme quoi tant que la vacuité existera tu pourras toujours combler le vide avec des mots.
Le film commence avec l'entrée foireuse dans l'atmosphère d'une navette spatiale en CGI moche, de toute évidence designée par le fils du stagiaire fx, et son crash dans une forêt malaisienne. Crash de bledard s'il en est, parce qu'à quand bien même on l'a vu foutre le feu à la moitié de la forêt un plan avant, le plan d'après y a des arbres et des lianes dessus genre la navette c'est un tombeau maya de Tomb Raider.
L'un des quatre symbiotes qu'elle contenait s'enfuit, et si à ce moment là tu te dis : "Ah putain, c'est Venom !" ben t'as perdu tu peux sortir de la salle, en fait c'est Riot qui va vivre ses aventures de symbiote de son côté tranquilou durant la moitié du film, pendant qu'il va se passer des trucs à San Francisco lui il sera en train de bouffer des brochettes d'anguilles en Asie, clairement il est dans un meilleur film que son poto Venom parce qu'en Amérique, putain on se fait chier.
On suit Eddie Brock, interprété par el famoso Tom Hardy et son jeu d'acteur de punk à chiens en pleine amertume houblonnée de l'entre deux canette d'Atlas, l'occasion de voir que le sommet de sa carrière c'était dans Mad Max quand il ouvrait pas sa gueule. Eddie donc, est un journaliste d'investigation de l'extrême avec sa propre émission et tout, dans laquelle il défend la veuve, l'orphelin, et le roumain qui lave ton pare-brise au feu rouge en attaquant ces méchantes multinationales corporatistes qui te sucrent ton pognon et tuent des camés dans des essais cliniques illégaux. Il a une femme blonde avocate ultra stéréotypée, tellement peu caractérisée que je ne me souviens même pas de son nom, et même si elle travaille pour les méchants ils s'aiment d'amour tu vois, ça se voit parce qu'ils font des batailles de coussins en se réveillant le matin.
Mais aujourd'hui, Eddie a un gros rendez-vous avec son boss, alors ni une ni deux il enfourche sa moto avec la grâce d'un crapaud à califourchon sur une boîte d'allumettes, et sur une musique nulle à en chier tes hémorroïdes, squalala, nous sommes partis.
Dans son bureau du 70eme étage, le boss du journal va droit au but :
"Eddie, Clarke machinchose l'indien multimillionnaire va lancer une fusée dans l'espace, je veux que tu l'interview demain."
"Mais c'est le fondateur de Life Foundation, ces bâtards de corporatistes qui tuent le peuple !"
"Rien à foutre, tu lui poses des questions sur sa navette et c'est marre."
"Mais t'es sûr que je suis le candidat idéal pour ça ? Genre dans mon émission je fais que cracher dans les sociétés de ce genre, tu voudrais pas envoyer quelqu'un d'autre parmi les 700 journalistes qui travaillent là ?"
"Tututut, t'es parfait pour ce job Eddie, je sais qu'on dirait une décision à la con mais c'est le scénario qui le dit, et le scénario a toujours raison !"
Eddie part donc interviewer Clarke, qui en tant que bon méchant pdg trouve toujours le temps de faire faire le tour de sa startup aux classes de CE1 (D'ailleurs il a même pas laissé la gamine poser sa question, il lui a filé un pin's avant de se casser comme un pet sur une plaque de verglas, putain ça c'est un truc de vrai vilain). Bien sûr prank ça tourne mal, Eddie trouve le moyen de saborder à la fois l'interview, sa vie et celle de sa femeuf en balançant ce qu'il a lu dans un de ses emails professionnels, c'est très, mais alors très pro ça, tu les sens les années de journalisme derrière.
Six mois plus tard, Eddie sans le sou et sans le sexe erre toujours à San Francisco et là le film commence vraiment, enfin façon de parler parce que tout ce qu'on se tape c'est Tom Hardy qui s'achète de la 8,6 et des sandwichs triangles pendant que Clarke tente de faire fusionner des glaviots géant, le genre de ceux que tu molardes quand t'as la pâteuse, avec des héroïnomanes qu'il va pêcher sous les ponts. Science, bitch.
L'un des docteurs du méchant est choquée et déçue par toutes ces expérimentations aussi contacte-t-elle Eddie, qui accepte de la suivre dans le laboratoire top-secret parce que bon, passer ses soirées raide rébou devant la maison de son ex et son nouveau mec c'est vite redondant.
Il attrape Venom comme on attrape une mauvaise grippe, ça implique de la fièvre et du vomi, et putain à partir de là c'est la fiesta.
Niveau scène d'actions, la seule filmée à peu près correctement c'est la baston dans l'appartement sinon c'est zumbesque, on a une course-poursuite truffée d'incohérences toutes plus folles les unes que les autres (entre les voitures des méchants qui passent à travers les accidents et qui apparaissent ou disparaissent comme par magie en faux-raccord, les drones qui explosent avec une intensité aléatoire ou le sixième sens de Venom qui s'anesthésie tout seul sous le coup de la magie du script on est servi), on a une baston dans un hall d'immeuble avec des forces spéciales totalement abruties qui lancent des fumigènes alors que dans le groupe de vingt t'as qu'un seul gars avec une lunette thermique, et le combat final, d'une illisibilité exemplaire, où t'as l'impression de voir deux énormes huîtres visqueuses se cracher à la gueule dans les ralentis.
Après les autres scènes c'est pas forcément mieux, j'ai notamment en tête celle dans le restaurant chicos où son ex dine avec son mec et là Tom Hardy se sent un peu trop habité par le rôle, on dirait un croisement entre un débile léger, un mec torché qui sort de boîte et le clochard psychotique qui hurle des passages de la Bible en léchant les assiettes dans mon restaurant universitaire, quand Eddie finit le cul dans un aquarium à bouffer des homards vivants tu sais pas trop dans quel univers t'as atterri parce que tu sais pas comment ceux qui ont filmé ce désastre ont pu valider ça.
Y en a une autre qui est très drôle, c'est la première fois que Venom recouvre intégralement Eddie et qu'ils s'échappent en nageant, juste en sortant de l'eau t'as Tom qui se met debout et bégaie un truc du genre "Oh my legs, oh they were broken, my legs !" parce que le symbiote a guéri ses jambes et c'est tellement mal joué qu'il y a eu un éclat de rire général dans la salle, littéralement cinq secondes avant t'avais une scène cool et bim en deux deux ça repart dans le ridicule.
Les personnages sont tous plus ratés les uns que les autres, et franchement c'est fort pour un film ou t'as six personnages.
Clarke et Riot sont vains, des coquilles vides qui servent de méchants lambdas, et le copain docteur de la blonde c'est un incompétent qui laisse partir de son service un type de toute évidence mentalement instable ou avec une maladie grave mais il s'en lave les mains.
Allez, une petite dernière fournée de stupidité pour terminer :
C'est juste après cet affreux cabotinage que mon pote s'est tourné vers moi, et, avec un visage atterré, a fait référence aux scènes coupées du film :
"Mec, t'imagines quarante minutes de plus ?!?"
Ouaip, y a des phrases qui font réfléchir quand même.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Culture de navets et 8102 smlif - J'dépasse les 100 c't'année les doigts dans le nez.
Créée
le 12 oct. 2018
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