Dès l’intro avec leur espèce de pop du pauvre à base de « Do you hear ze childrrren cryingg ? » tu le sens que ça va être exceptionnel, et putain, ça l’est. Allez, monte dans la Dacia, n’attache pas ta ceinture et attrape la teille de vodka, je t’emmène dans un voyage incroyable du cul au royaume de l’incohérence et des effets spéciaux cheapos à souhait.
La Russie va mal : en effet, le méchant nommé Auguste, dont le super-pouvoir principal est de porter une prothèse musculaire en latex absolument dégueulasse gagnée lors d’un incident radioactif (eh, c’est moins cher que la muscu en salle et plus rapide), s’amuse à détruire Moscou à l’aide de son second pouvoir, celui de contrôler les machines sans cohérence aucune (au début tu crois que ça marche à l’électricité, puis par la suite tu constates que ça marche au scénarium), et tout ça pour concurrencer Dubaï en construisant une énorme tour phallique au milieu de la ville.
L’armée russe, pas fière de s’être fait bolossée par ses propres véhicules, décide de ressortir des tiroirs un vieux projet de la guerre froide, le projet GWARDIAN comme le dit si bien la blondasse des services secrets. Quatre individus, aussi beaux que forts, sexy, vendeurs, toussa toussa :
- Lair : un ermite qui a décidé de vivre en moine dans un monastère parce que le gouvernement l’a abandonné (ce qui est stupide vu que comme les autres il est biologiquement immortel, c’est un matériel de recherche monstrueux le bazar), et dont le pouvoir est de contrôler les cailloux. Oui, c’est aussi pourri que ça en a l’air. Le gars il est rincé quand il s’agit de faire des ricochets en vacances aux gorges du Verdon, mais niveau baston c’est l’emmerdement, il se fait victimiser par le grand méchant en une sèche patriarcale alors qu’il s’était cassé le cul à faire sa super armure de Caillou Man. Il a une belle barbe, pour sûr, ça n’en reste pas moins un fragile qui nous sert du pathos inutile sur le fait que sa fille soit morte de vieillesse dans une scène où la musique s’emballe pendant que la meuf des services secrets nous montre l’étendue de sa palette faciale dans l’inexpressivité.
- Khan : l’asiatique bg edgelord dark sasuke kun qui coupe des gens avec deux sabres encombrants mais esthétiques dans la darkitude (essentiel). Y a pas grand-chose à dire de plus sur lui, à part qu’il peut aller plus vite que le vent grâce à un effet spécial HYPER DARK et que la scène où il saute d’un avion en marche, attache son grappin à une tour et tourne autour pour couper un tuyau géant et se réceptionner sur un autre, c’est la zumba de l’enculade de la physique élémentaire.
- La potiche : alors elle j’sais même plus son nom. Elle est sexy, elle a le QI d’une gaufrette au sucre, elle est amnésique sans raison autre que de remplir le bingo des clichés, on sait où on va quelque part. La meuf ses pouvoirs c’est d’être invisible sous l’eau et de réguler la température de son corps : lourd, le perso c’est un thermos en plexiglas. Après ça sert pas à grand-chose quand t’es aussi conne qu’une commode, en témoigne la scène où elle essaie de s’infiltrer dans la base ennemie. Elle ne refroidit pas son corps, et se fait gauler par une lunette thermique. Les ennemis la gèlent pour la transformer en statue de glace (alors qu’ils ont endormi les autres avec des fléchettes mais bon), et elle n’a pas l’idée de réchauffer son corps. Bon, faut pas non plus en attendre trop d’une femme qui essaie de se faire discrète depuis quarante ans mais qui se produit en spectacle dans des cirques en montrant bien ses pouvoirs à tout le monde.
- Arsus ma bite : lui c’est mon petit chouchou, le Hulk de la faucille et du marteau, le Hyde-Jekyll du Grand Nord, un scientifique qui se transforme en ours, mais attention qu’en demi-ours pour garder le contrôle (mi-ours, mi-scorpion, et re mi-ours derrière tmtc). Ce qui est fort c’est qu’on lui a collé les FX les plus perraves, et du coup chaque fois qu’il arrive on dirait une campagne promo pour le premier Tekken sur PS1. Et que dire de ses animations foirées, du grand art. Après les gars ils y sont allés jusqu’au bout, ils lui ont filés un minigun, RUSSIA FUCK YEAH UN OURS AVEC UN MINIGUN PUTAIN C’EST GENIAL.
Nos quatre zozos ont également des pouvoirs communs attribués par le scénario, à savoir celui de se téléporter n’importe où juste pour avoir l’air badass, de bouger en faux raccords et d’être insensible aux balles.
Ces Gouardians vont donc devoir battre Auguste, qui s’avère être leur créateur, et ça colle parce qu’ils sont aussi cons que lui, là c’est raccord, chapeau. C’est donc un peu la braderie de Lille, Auguste il a réussi à construire une base de malade mentale en toute discrétion sous le nez de l’armée alors qu’il était recherché par tout le pays, mais bon il devait acheter ses cuves de clonages sur Cdiscount et envoyer un de ses sbires les chercher à la poste de la ville voisine. Dans un souci de non discrétion, son armée patrouille à un ratio de cinquante personnes par mètre carré, plan vigipirate oblige. Les guardians viennent seuls pour lui péter la gueule, avec comme seul plan de foncer dans le tas et casser des bouches, ça marche pas, Auguste il les capture pour taper un peu la discute avant de prendre la nationale jusqu’à Moscou où il va aller jouer au magnat de l’immobilier version post –apo. Petit fun fact, Arsus qui sait parfaitement comment marche un champ de force essaie quand même de lui lancer un couteau dessus lors d’une scène particulièrement risible, des fois qu’il y aurait un trou dans la barrière du turfu.
Le méchant se barre pour aller se faire photographier par les chaînes de télé alors que l’armée est incapable d’avoir des images de lui (les journalistes ont contactés le cadreur du film pour choper direct les images, des vrais reporters) et pendant ce temps la blonde des services secrets qui sert un peu de maman et de psy au groupe en les écoutant déverser leurs histoires full pathos clichés sur du piano doux vient les sauver de leur cage.
Surprise, elle a ramené l’ancien rival d’Auguste, qu’est une version vieille de Jamie de C’est pas Sorcier. Bon le vieux il sert pas à grand-chose, mais plus on est de cons plus on rit. Tout le monde est content, sauf que bien sûr faut aller taper Auguste, mais comment faire il est super fort, et d’abord pourquoi est-ce qu’il joue à Simcity IRL ?
Petit brainstorming inutile, durant lequel l’armée et les gardiens galèrent à comprendre ce qu’il se passe alors que les images de ce que le méchant est en train de faire tournent sur BFM tv ; Mince alors, il veut contrôler un satellite datant de la Guerre Froide en fixant des yeux très fort un moniteur d’ordinateur IBM des années soixante-dix !
Ne vous inquiétez pas Guardians, les services secrets ont tout prévus. En quelque heures ils ont réussi à vous fabriquer des tenues de fous furieux spéciales « J’encule la cohérence » alors que la veille ils n’étaient pas au courant de votre existence ! Caillou-Man se retrouve avec un fouet de cailloux électrifiés, la potiche avec une combinaison lui permettant de se rendre invisible tout le temps, ainsi que ses vêtements (alors qu’elle le fait depuis le début du film), ainsi que tout objet ou personne qu’elle touche (LOL), Dark Sasuke se fait un peu enculer parce qu’on lui file juste un grappin, et notre ami Arsus reçoit, bien sûr, un minigun fixé à son système nerveux capable de cibler les gens qui l’énervent (ok) et qui tire quand il grogne (okbis).
Pendant ce temps, Jamie vieux se fait tuer à coup de vapeur d’eau par Auguste, qui s’est téléporté sans complexe dans son ancien complexe en traversant la moitié du pays et l’armée comme ça, pour déconner, parce qu’il avait lu le script avant.
Les Gwardians vont attaquer la tour-émetteur d’Auguste, aidés par l’armée qui envoie les pilotes de l’air les plus stoïques que je n’ai jamais vu de ma putain de vie (bon tant pis je meurs comme dirait le philosophe), et y a de la bagarre, un ours qui tire partout portant un pantalon qui se déchire et ré-apparaît la scène d’après, Sasuke-kun qui vole trkil, Lair le caillou qui fait mumuse dans un parking, puis la potiche décide de surcharger le noyau de la tour en lui faisant un câlin (attends quoi c’est quoi ce délire de noyau énergétique ??), puis elle est un peu beaucoup excitée par Arsus l’ours (parce qu’après tout qui n’a jamais rêvé de se taper un ours ?), le méchant est super fort et tout semble perdu quand soudain ….
Flashback, Jamie vieux n’était pas mort ! Juste un peu défoncé au mauvais shit, on l’entend dire à la blonde des services secrets que les gardiens peuvent fusionner leur pouvoir pour être super fort. Là, je m’attendais à un truc du genre Megazord ou je ne sais quoi, mais sûrement pas à ce que j’ai vu.
Les quatre pélos se serrent les uns aux autres en essayant d’être stylés, et BIM ILS BALANCENT UNE BOULE D’ENERGIE IEM AVEC UNE PUISSANCE DE BOMBE QUI FAIT PETER SIX BUILDINGS DONT CELUI D’AUGUSTE AVEC AUGUSTE DESSUS, QUI TOMBE SUR UN FOND VERT EN HURLANT « PAS COMME CA ZINEDINE PUTAIN ».
Petit dialogue cliché sur un pont, ou edgelord Sasuke nous montre encore une fois qu’il est décidément bien trop sombre pour ce monde, tout le monde se sépare dans la joie et la bonne humeur, mais attendez, la blonde des services secrets regarde la caméra et nous dit …
« On a repéré d’autres GWARDIANZ » clin d’œil mamen, j’ai déjà prévu le deux
Fondu au noir, musique de kéké, générique aux lettres chromées.
"Le film reçoit une réception négative de la part des médias russes et est un échec au box office" nous dit Wikipedia.
Franchement, je comprends pas pourquoi.