Sony, qu'est que vous êtes en train de faire ? Une suite ratée qui ne se regarde que pour Carnage.

Ma critique vidéo sur Venom: Let there be Carnage

Parler de Spider-man, c'est une chose mais parler de Venom, c'est une autre histoire. Il avait déjà eu un premier opus produit par Sony en 2018 et ce long-métrage sur Venom était assez inintéressant. Certains diront qu'il divertit, et c'est vrai, mais il souffrait de beaucoup trop de problèmes qui ne rendaient pas le long-métrage marquant ou intéressant (surtout dans l'écriture de la relation entre Venom et Eddie). Cependant, une suite avait déjà été programmée avec une scène post-générique nous dévoilant Carnage. Après une bande-annonce qui rendait le méchant assez réussi, il y avait de quoi être un peu curieux sur ce qui allait se faire sur ce personnage. Est-ce que cette suite arrive à dépasser le premier ? Et bien non, on peut même aller jusqu'à dire que cette suite a encore plus de problèmes que dans le précédent opus. Cependant, tout n'est pas à jeter pour autant dans ce long-métrage.

Positif

• Cletus Kasady (Woody Harrelson) est un psychopathe qui adore tuer les gens et qui n'hésite pas à s'en prendre à tous ceux qu'il veut pour son bon plaisir. Honnêtement, il était obligé qu'il soit dans les points positifs parce que c'est un bien meilleur méchant que celui du premier opus. Comme dans le comics, on retrouve le psychopathe assumé qui n'hésite pas à faire toutes les victimes lorsque l'envie lui prend grâce à Carnage, et c'est ça Carnage justement. La seule chose qui ne marche pas dans cette version du personnage, et dont on reparlera plus tard dans cette critique, c'est sa romance avec Shriek. Mais à part cette romance, le reste est de bonne facture sur Carnage.




• A travers ce long-métrage, on aperçoit plusieurs références assez sympathiques aux comics (et/ou long-métrages sur Spider-Man). On a une scène qui fait référence à la tentative de sauvetage de Gwen, la référence à Spider-Man qui enlève son costume noir, le Daily Buggle ou même la fin rappelant le final d'un affrontement entre Spider-Man et Venom. Et non, les références dans la scène post-générique ne comptent pas, on en parlera après de celle-là. En tout cas, ce sont des références sympathiques à voir quand on fait attention.




• Anne (Michelle Williams) est assurément le seul personnage du long-métrage qui est nécessaire pour faire avancer l'histoire, surtout par rapport à Eddie. Sans elle, on a l'impression que l'histoire traînerait beaucoup trop, même si elle était dispensable pour les dernières scènes et que le fait qu'elle va se marier n'apporte rien d'intéressant à l'histoire, même par rapport au développement d'Eddie (si il y en a réellement un...)




• Les seuls acteurs qui donne réellement l'impression de s'investir dans son rôle, c'est Woody Harrelson en Cletus et Naomie Harris en Shriek. Avec lui, on sent le tueur psychopathe assumé et croyant qui veut faire payer Eddie avec l'aide du symbiote. Avec elle, on sent que c'est une psychopathe déterminée à se venger de ceux qui l'ont mise ici. Bref, ce sont les deux seuls acteurs qui donnent réellement l'impression de s'investir.




• En terme de mise en scène (sans parler des scènes d'action), on a une mise en scène plutôt pas mal. On ne va pas dire qu'elle est brillante mais certains plans donnent réellement l'impression que la mise en scène a été réfléchie (surtout un plan avec Carnage devant le vitrail d'une église). Donc, on peut dire que la mise en scène a été un petit peu géré, sauf les scènes d'action dont on va reparler plus tard.




• Après avoir réussi à inculper Cletus Kasady pour les horribles crimes qu'il a commis, Eddie Brock retrouve sa gloire de journaliste. Cependant, Carnage finit par trouver un symbiote à son tour et compte bien se venger de ce qu'Eddie lui a fait. C'est une histoire assez simple mais assez intéressante pour savoir de quelle manière Cletus va s'y prendre.




• Le long-métrage démarre par Cletus qui voit sa bien-aimée se faire emmener alors qu'il est enfermé en prison avant que celle-ci n'ait un accident et atterrisse dans un établissement spécial. Cette introduction est assez intéressante car elle nous donne envie d'en savoir plus sur cette femme qui a été emmené.




• Les décors sont assez bien travaillés dans l'ensemble. On a des décors d'assez bonne qualité, quel que soit le lieu qui nous est montré. Mais bon, le lieu le plus travaillé de ce long-métrage, c'est surtout l'église qui est très soignée dans ses lumières et dans sa mise en scène (en dehors de l'action, encore une fois).




• Si on excepte la musique d'Eminem à la fin, la majorité des musiques s'en sortent dans ce long-métrage. Alors non, ce n'est pas parfait et elles ne donneront peut-être pas envie de les réécouter en dehors du long-métrage, mais ça reste des musiques qui fonctionnent dans ce long-métrage.




• Les effets spéciaux de ce long-métrage font plus travaillé que le précédent. Là où le premier piquait un peu les yeux, surtout avec la bataille finale entre Venom et Riot, ici on a des effets spéciaux de meilleure qualité qui rendent le long-métrage un petit peu plus réussi.




• Concernant la fin, on va dire que c'est une fin logique pour Venom après tout ce qui s'est passé et les dangers que ça implique. On ne va pas aller jusqu'à dire que la fin est excellente mais elle apporte une conclusion logique à Venom et Eddie.




• En terme de costumes, ils sont assez réussis. Chaque costume est assez bien travaillé et arrive assez bien à définir les différents personnages.

Négatif

• Shriek (Naomie Harris) est la petite amie de Cletus et une psychopathe avec d'étonnants pouvoirs qui a été enfermée à Ravencroft, un hôpital spécialisé dans les super-méchants (qui rappelle fortement l'asile d'Arkham sans la folie). Elle veut juste s'évader pour se venger du policier qui lui a privé de son œil et vivre son grand amour avec Cletus. Le plus gros problème de ce personnage est qu'il n'apporte rien à l'histoire à part une humanisation dispensable de Carnage. Et le pire, c'est qu'on aurait pu se passer d'elle quand on voit comment se déroule long-métrage. Non vraiment, Naomie Harris est une bonne actrice mais son personnage méritait un meilleur traitement pour être réellement utile à l'histoire.
  L'inspecteur Melligan (Stephen Graham) est un policier qui se méfie constamment d'Eddie et qui semble avoir quelques petits secrets tout en ne comprenant pas ce qui se passe autour de lui. C'est un policier qui ne fait que son travail mais qu'est ce qu'il est énervant. A chaque fois qu'on le voit, c'est pour montrer qu'il se méfie d'Eddie. Au final, il n'est là que pour teaser un futur nouveau personnage de l'univers de Venom (chose qui aurait plus fonctionner dans une scène post-générique).
  Dan Lewis (Reid Scott) est le futur mari d'Anne, il semble lui offrir tout dont elle a besoin tout en étant présent pour elle. Le problème, c'est qu'il est devenu un panneau, il n'est jamais réellement utile à l'histoire, vous n'étiez pas obligés de le mettre dans cet opus, il était un peu plus utile dans le précédent.




• Humaniser un méchant est un choix intéressant des fois, ça marchait avec le Bouffon vert et sa double personnalité ou Docteur Octopus avec ses bras mécaniques. Par contre, humaniser Carnage en lui apportant une relation amoureuse n'était pas utile. Pour rappel, Carnage est censé être un tueur sans limite qui n'hésite pas à s'en prendre à un bébé parce qu'il crie (si si je vous jure, allez vérifier son premier affrontement contre Spider-man dans les comics). Carnage est censé être un psychopathe sans pitié et sans merci pour qui que ce soit, c'est ce qui fait qu'il est plus dangereux que Venom d'ailleurs, il n'a aucune limite dans ses meurtres. Sauf que là, vous l'avez rendu plus humain en lui mettant une relation amoureuse qui n'apporte rien au personnage, ce qui n'était pas le meilleur choix à faire. Surtout que sa relation amoureuse ne change rien, il va juste sauver quelqu'un qu'il aime mais ce qu'il fait et son seul affrontement contre Venom aurait pu se faire sans cette relation inutile. Bref, avoir humaniser le personnage à ce point était une mauvaise idée (surtout quand on sait que Venom et Carnage ont les mêmes points faibles et que le but de Carnage est de tuer son père pour prouver sa supériorité à lui).




• Dans ce long-métrage, on voit souvent Eddie parler à voix haute à Venom qui est en lui. En soi, cette idée était déjà dans le comics mais Eddie s'adressait à Venom en privé et disait « nous » devant les autres. Ici, le fait qu'Eddie parle à voix haute à Venom est juste l'occasion de faire des blagues débiles et dispensables. Dans le premier opus, ça passait parce que ça allait avec le fait qu'Eddie était un peu perdu avec ce qui lui arrive, là ça passe beaucoup moins par contre. Enfin, c'est une idée personnelle mais qu'Eddie et Venom se parlent avec des voix-offs aurait peut-être été une meilleure idée.




• La dichotomie de ce long-métrage est nulle. En général, la dichotomie entre le méchant et le héros (ou l'anti-héros) doivent être importantes mais ce n'est pas le cas ici. Ici, on a juste une banale histoire de bien contre le mal. Ils essayent un peu de jouer avec le fait qu'ils se ressemblent pour leur passé commun mais ils abandonnent vite l'idée pour se concentrer sur le bien contre le mal. Bref, c'est une dichotomie basique alors qu'elle aurait pu être plus profonde, Carnage qui veut prouver sa supériorité en exterminant son père par exemple (comme dans le comics).




• Les seules évolutions qu'on voit ici sont celles d'Eddie, celle de Venom et leur amitié. D'un coté on voit Venom qui arrête d'agir comme un gamin capricieux et on a Eddie qui accepte de ne pas retrouver Anne en amour. Franchement, ces évolutions ne sont pas intéressantes car on passe le long-métrage à suivre deux gamins qui se chamaillent pour au final redevenir des copains. Après, on aurait pu avoir des évolutions plus importantes que deux gamins qui font la paix. Surtout que ça fait oublier l'évolution d'Eddie par rapport à Anne qui est plus intéressante.




• Le jeu d'acteur est assez malheureux dans ce long-métrage. Tom Hardy et Michelle Williams donnent l'impression de ne pas être à l'aise dans leurs rôles (vu ce qu'ils ont dit sur le premier, ça peut se comprendre) et les autres acteurs semblent perdus dans leurs rôles, surtout Stephen Graham qui ne semble pas s'investir dans son rôle. Comme il a déjà été dit dans cette critique, les seuls acteurs qui s'en sortent sont Woody Harrelson et Naomie Harris qui assument leurs rôles de psychopathes.




• Dans ce long-métrage, il y a plusieurs pouvoirs qui n'apportent rien. Par exemple, à quoi ça sert que le symbiote permette à Eddie d'écrire plus vite alors que le symbiote lui fait un dessin détaillé avec sa substance pour qu'Eddie reconnaisse le paysage ? Et aussi, depuis quand Carnage est capable de créer une tornade ?! Quitte à faire des nouveaux pouvoirs par rapport aux comics, faites des pouvoirs cohérents et utiles aux personnages.




• Peut-on revenir sur la création de Carnage ? Pas la scène où il apparaît pour la première fois, la scène où il a été créé. En fait, Cletus a mordu Eddy si fort qu'il en a bu son sang et que ça a créé un nouveau symbiote en lui. Pourquoi ? Qu'on ne refasse pas la naissance du nouveau symbiote parce que Venom peut se reproduire, on peut accepter, mais le coup que ce nouveau symbiote soit créé par le sang, ça ne passe pas trop.




• La relation entre Eddie et le symbiote allait trop vite dans le premier opus, mais là, on a l'impression de suivre deux gamins qui se bagarrent en permanence. Qu'est ce que c'est que cette relation entre les deux ? Suivre deux gamins qui se chamaillent en permanence n'est pas intéressant, encore moins quand ça touche un méchant comme Venom ! Franchement, cette relation est un cauchemar à suivre dans ce long-métrage.




• Certaines scènes de ce long-métrage sont, sois débile, sois inutile, sois les deux. Par exemple, si on prend le moment où Venom atterit en soirée déguisée pour se faire accepter tel qu'il est, on a l'exemple d'une scène assez débile. Sinon, on a aussi des moments débiles comme quand Venom tente de faire à manger à Eddie. Enfin bref, certaines scènes auraient du être arrangées car elles ne sont pas très convaincantes.




• Comme pour le premier opus, on retrouve un humour forcé et débile qui n'a rien à voir avec Venom. Sincèrement, en quoi faire un film avec des blagues aussi évidentes et gamines est réussi ? Et avec Venom en plus ! Soyons sincères, cet humour est nul, aucune blague n'est réellement drôle, elles en sont même malaisantes à certains moments, et ça n'apporte rien dans ce long-métrage.




• Qu'est ce que le scénario est mal écrit. Que ce soit les personnages, les relations ou le dénouement, on sent que l'écriture du scénario n'a pas été bien géré. Difficile de dire si Tom Hardy s'est beaucoup investi dans le scenario vu qu'il est noté en tant que scénariste mais Kelly Marcel ne s'en est pas très bien sorti (encore vu qu'elle a aussi fait le scénario du premier opus).




• Le niveau des dialogues est pas terrible. En effet, les dialogues, tout comme le scénario, sont assez mal écrits et nous offrent des moments gênants et inutiles sans réelle profondeur. Franchement, les dialogues auraient pu être un peu mieux travaillés, seuls ceux de Carnage semblent être un peu cohérents avec le personnage.




• Qui avait vu venir ce qui allait se passer entre Eddie et Venom après leur dispute ? Tout le monde ! Malgré qu'il y ait un petit peu d'inattendu sur ce que fait Venom (mais pas forcement dans le bon sens du terme), on devine très facilement que Venom et Eddie vont se retrouver pour affronter Carnage, c'était évident.




• Il est difficile de croire que chant et Venom seraient dans la même phrase mais ils l'ont fait, ils ont osé faire chanter Venom et quel cauchemar pour les oreilles ! Même en se disant que c'est pour remonter le moral d'Eddie, c'est réellement un cauchemar d'entendre Venom (tout en ne racontant rien).




• En terme de tension, on ne va dire qu'elle est réellement efficace. Étant donné que les personnages ne sont pas très intéressants, on se fiche un peu de ce qu'il peut leur arriver. Et pour Anne, on ne va pas dire que la tension est efficace non plus (malgré qu'ils aient essayé).




• Les scènes d'action sont assez difficiles à suivre. Malgré une mise en scène un peu plus soignée, on ne va pas dire que les scènes d'action sont impressionnantes, surtout que la bataille finale entre Venom et Carnage ne raconte pas grand chose au final ici.




• La fin de Carnage est assez problématique. Non pas pour vous spoiler ici mais le fait que Carnage soit vaincu ainsi ne fonctionne pas trop, surtout quand tu connais les comics (PARTIE SPOIL pour plus de détails).




• La scène post-générique aurait pu être bien si elle n'avait pas été gâchée par certains éléments et qu'elles ne posaient pas d'importantes questions pour la suite vu ce qui se passe (PARTIE SPOIL pour plus de détails).




• En terme d'émotion, c'est le néant total. Il n'y a rien à ressentir pour les personnages ici, que ce soit de la tristesse ou de la colère, il est très difficile de ressentir quoi que ce soit pour les personnages.

Au final, cette suite sur Venom a été un visionnage encore plus désagréable que le précédent opus, ce qui est assez regrettable. Après, la seule véritable raison qui vous motivera à voir ce long-métrage, c'est Carnage. On a beau avoir une mise en scène un petit peu plus soignée (avec quelques plans assez jolis et marquants), un méchant bien mieux que le précédent et des effets spéciaux plus travaillés, ça n'a pas sauvé ce long-métrage. A coté de ça, on a toujours l'humour pourri, les personnages secondaires manquent de développement, le jeu d'acteur n'est pas terrible et le scénario est mal écrit. Enfin bref, si vous voulez voir Carnage à l'action dans ce long-métrage, vous pouvez toujours essayer de le voir mais c'est la seule raison qui pourrait vous motiver à le voir. Pour ma part, je n'ai pas aimé cette suite et je me pose une question importante, que fait Sony ? Pourquoi ils nous font des chef d’œuvres comme Spider-Verse et le jeu Marvel's Spider-man pour montrer qu'ils considèrent mieux spider-man si à coté vous n'arrivez pas à traiter ses méchants dans des films solos ? J'ai très peur pour Morbius maintenant, est-ce que ça sera du même calibre ? J'espère que Sony va se reprendre parce qu'ils savent faire de superbes choses sur Spider-man mais pas sur ses méchants...