Venom: Let There Be Carnage par Aurélien Boucher

Environ un an après avoir affronté Riot, Eddie Brock « cohabite » toujours avec le symbiote Venom. Alors qu’il tente de relancer sa carrière de journaliste d'investigation, Eddie se rend en prison pour interviewer le tueur en série Cletus Kasady. Il ignore que ce dernier est lui aussi l'hôte d'un symbiote, Carnage.

3 ans après le succès commercial de VENOM, SONY continu dans les films adaptant les antagonistes de SPIDERMAN sans être liés (du moins : Plus ou Moins) au MCU. Une suite de Venom voit le jour aujourd'hui, avec cette fois ci Andy Serkis à la réalisation, véritable acteur qui a perfectionné la performance capture avec des personnages comme Gollum, César, Kong... et qui est aussi réalisateur en étant réal de second équipe pour le HOBBIT, et qui avait réalisé récemment pour Netflix : Mowgli. Et cette suite suscité un peu d'intérêt, vu qu'il adapte pour la première fois le double maléfique de Venom (fan service à la con vu que Venom est déjà un double maléfique de Spiderman) : Carnage.
Revenons d'abord sur le cas Venom. C'est à la base un antagoniste de Spiderman qui avait pour fonction de représenter la part sombre que Spidey doit combattre (le spidey qu'il aurait du être si il ne s'était pas débarrassé du symbiote). Mais Venom est devenu populaire et a été démystifier par le fan service. Et la meilleure adaptation de ce personnage au cinéma est de loin la version de Sam Raimi dans SPIDERMAN 3 qui était exploité comme il devrait être (même dans la durée), en respectant le symbole qu'il était au départ, et avec un design certes largement moins impressionnant que le design originel, mais plus cohérent dans la symbolique et dans le coté miroir où Spiderman s'affronte lui-même.
Et SONY, en perte de vitesse après l'échec commercial de The Amazing Spiderman 2 mettant fin au projet des Sinister Six, ont décidé de faire des films totalement déconnecté de Spiderman (un concept complètement con pour Venom) avec le premier VENOM sortit en 2018. Malgré un design plus ressemblant au comics, et une double personnalité plus exploité, ce n'est pas Venom, ce n'est qu'un monstre comique à la Jim Carrey qui se fait dresser comme un chien par Eddy Brock. J'avais malgré tout trouvé le premier film très sympa malgré son coté nanardesque.
Alors que vaut cette suite ? Ben je le trouve à la fois meilleur que le précédent, mais à la fois pire. On reprochait dans le premier film l'humour de gamin de la part d'Eddie Brock et Venom, et ce point est encore plus renforcé ici, donc il faut prendre le film comme une suite logique du premier dans le ton, sinon on ne peut pas accrocher.
L'intrigue de ce film en soit est totalement classique, et il n'y a rien d'impressionnant avec la narration accéléré avec la durée qui a été baissé à seulement 1h30 de film.
Je vais parler plus du contenu de l'histoire en parlant des personnages et du casting.
Eddie Brock/Venom est absolument nul, entre un Tom Hardy qui en fait des tonnes encore plus que dans le premier film, et Venom qui est un jar jar binks vénère qui se plaint du dressage de son maitre vu qu'il est contraint de bouffer que du poulet ou du chocolat, et qui veut s'émanciper (j'ai en tête la scène à la fois drôle que ridicule où il fait une déclaration dans une fête costumée). Ce personnage est à la fois le pire point du film, mais également le plus drôle. La relation entre Venom et Brock est d'un coté drôle, mais des fois gênante et cucul la praline. On exploite dans cette relation les thèmes des comédies romantiques, avec les deux qui n'arrivent pas à s'entendre (et cette scène de ménage dans l'appartement à la fois fun, mais surtout gênante), pour au final se réconcilier à la fin et n'en faire qu'un (ce qui est également une facilitée scénaristique vu que Carnage devient plus dépendant que Kasady dans le final). Donc on continu le traitement du premier film en accentuant tout le coté "relation" et la gaminerie dans l'humour.
Au niveau du reste du casting, Stephen Graham est sympa dans le rôle du flic, Michelle Williams est correcte mais son personnage est encore plus transparente (et je ne parle pas de son copain), donc les anti-SJW qui se plaignent qu'on met trop en avant les femmes dans les blockbusters actuels seront contents ici.
Et la je parle de la plus grande qualité de ce film, un point qui surpasse le premier film (en même temps, ce n'était pas un grand défi), son méchant Carnage. Woody Harrelson est vraiment bon, classe et badass dans le rôle du psychopathe Cletus Kasady, bien qu'il peut en faire des caisses. Il n'a pas de concurrence, ce personnage vole la vedette du film. Et son alter ego (qu'il reçoit d'une manière un peu facile, bien qu'exploitant le fait que Venom est le "père" de Carnage) est vraiment monstrueux avec un très bon design imposant, et des scènes absolument badass, avec sa toute première scène où il s'évade de la prison (sa toute première apparition est très réussie dans l'ambiance) ainsi que la scène où il va sauver sa bien aimée avec une très chouette scène d'action avec la Cadillac. Mais bon, ça aurait été mieux sans le PEGI 13 qui impacte sa vraie violence. Le personnage est également un peu développé avec son amour Shriek qui représente son seul envie de vivre. Il n'y a pas de concurrence, c'est le meilleur personnage du film redonnant des points à ce dernier, dans le développement (bien que ce n'est pas extraordinaire) et surtout dans l'iconisation du monstre.
Naomie Harris est correcte dans le rôle de Shriek et qui offre une bonne relation maléfique avec Kasady, bien que le personnage n'est pas énorme et n'est qu'une sorcière à la Tia Dalma.
Donc, le héros est encore plus nul que dans le premier film, mais le méchant est vraiment une réussite et sauve le film.
L'autre point vraiment bon dans le film, c'est la mise en scène d'Andy Serkis qui est mieux que celle de Fleisher (bien que je ne la trouvais pas trop dégueulasse). Des idées de mise en scène sont présentes (notamment dans quelques transitions), et offrant de très chouettes scènes visuelles qui sortent du lot comme le coté dessin animé en rouge racontant le passé de Kasady à partir d'une lettre qu'il a envoyé à Brock. Et l'ambiance sombre peut bien marcher à des moments, notamment la première apparition de Carnage, et avec l'aspect gothique dans l'église lors du climax (avec un très bon plan avec Carnage derrière la grande vitre de l'Eglise). Et le combat final entre Venom et Carnage est vraiment très cool.
Et la musique est correcte.
Donc, il faut voir ce film en ayant l'état d'esprit qu'on assiste au même traitement que le premier film, sinon, faut passer le chemin. Je ne trouve pas que c'est une grosse purge que tout le monde le dit., ça reste un bon divertissement. Certes, Brock et Venom sont nuls (bien que drôle parfois) et l'humour est encore plus gamin que dans le premier film, mais le méchant est une réussite et la mise en scène de Serkis fonctionne. Et sans oublier la scène post crédit qui confirme le fait que ce Venom sera lié au Spidey de Tom Holland, un lien qui se fait beaucoup trop tard.