Dans le Nord de la France, près de Boulogne, Hervé (Philippe Rebbot) travaille dans une usine à chaussures qui va être délocalisée en Tunisie. Il se résigne car il a un rêve: devenir pécheur et vivre de sa passion qu'il espère transmettre à son fils. On assiste aux mouvements sociaux, aux affrontements ouvriers contre CRS, "des pauvres contre des pauvres". Mais la délocalisation se fait et on suit les conteneurs jusqu'en Tunisie. Là, Foued (Mohamed Amine Hamzaoui), au chômage, espère y trouver les moyens de soigner sa mère et de séduire la fille qu'il aime. Mais de chaque côté, en France comme en Tunisie, les désillusions font suite aux espoirs de vie meilleure. Les tracasseries administratives empêchent Hervé de vivre de sa pèche, et l'exploitation à bas salaire, les injustices, révoltent Foued. Nous voyageons d'un pays à l'autre en suivant l'installation de l'usine en Tunisie, en revenant avec les chaussures, ou par l'intermédiaire d'un voyage low-cost d'Hervé et sa femme (Corinne Masiero). Et nous suivons ces deux destins qui, bien qu'éloignés géographiquement, sont liés et finissent par se confondre dans les mêmes espoirs déçus. Ce premier film décrit sans misérabilisme, et même parfois avec un peu d'humour, les souffrances sociales de notre époque. Les acteurs sont justes. A voir, donc...