Une belle poésie avec une fin qui nous laisse perplexe, tant ce film est, malgré les apparences de début trompeuses, une ôde à l'amour. Ce film parle d'amour, le vrai, le beau, avec finesse et subtilité car il nous plonge dans l'univers de ces 3 jeunes femmes, et la caméra, en réalité discrète et presque trop absente tant le film est bien filmé, bien réalisé, est comme l'oeil d'un client de l'institut trop hasardeux. Comme une cliente curieuse et discrète, le spectateur de ce film sera plongé dans une vie banale ; celle d'une jeune femme qui est perdue, qui a souffert en amour et qui ne veut pas lui laisser une seconde chance. Car l'amour fait mal, l'amour blesse, l'amour, comme elle le dit à peu près, est cruel ; la jalousie, la colère, les pleurs, la violence .. Cette femme est toi, cette femme est moi et c'est ça qui est beau dans ce film. Il manque un peu de dialogue parfois, et de joie de vivre, mais c'est ça qui ajoute, après tout, à la beauté et à la simplicité de cette oeuvre. J'aurais voulu que la caméra suive plus les acteurs, comme derrière eux parfois, pour donner plus de dynamisme au film, car même s'il est le reflet de vies bouleversées et agitées, c'est parfois un peu plat. J'aime l'amour au cinéma, et j'aime le personnage d'Antoine. Il me fascine et son amour, ce grain de poésie que met en image Tonie Marshall, est presque trop irréaliste. Il est fou amoureux d'Angèle, personnage aussi complexe et intéressant car, comme une boule de papier froissée, il veut la déplier, et Angèle résiste. Peut on résister à l'amour ? En a t'on envie ? Que serait la vie sans amour, sans désirs, sans cette union, cette folie, ce tout qui nous rend tout, qui nous rend nous même ? Angèle ne veut plus d'amour, elle ne croit qu'aux rencontres futiles et réconfortantes. Ce film est un film à voir pour retomber en amour avec l'amour.
Il me fait d'ailleurs penser à d'autres films que je recommande : La belle personne de Christophe Honoré, Caramel de Nadine Labaki (histoire de 4 femmes dans un institut de beauté au Liban dans les années 2000) et La peau douce de François Truffaut.