Entre Londres & New York, immersion dans le milieu des "drag kings", un voyage à travers la masculinité féminine…
Si l’on connait tous plus ou moins l’univers des "drag queen" (ces hommes qui se travestissent en femmes), celui des "drag kings" l’est beaucoup moins. Il s’agit cette fois-ci de femmes qui se travestissent en hommes, là aussi en jouant sur les stéréotypes.
Gabriel Baur est allée à leur rencontre, pour savoir ce qui motivent ces femmes à vouloir subir le temps d’un soir ou tout au long de l’année, ce genre de transformation (cela va du maquillage en passant par le port d’une perruque ou en se rasant le crâne, jusqu’à poser un bandage sur leur poitrine et utiliser un « packing », sorte de prothèse pénienne donnant l’apparence d’un pénis dans le pantalon).
A l’image des drag queen, il est amusant de voir comment les femmes perçoivent la masculinité, comment elles se l’approprient. La réalisatrice a suivi plusieurs personnes entre Londres et New York, assistant à des représentations de cabaret. Le film est clairement découpé en deux parties, la première à New York où l’on rencontre (entre autres) celle qui aime se transformer en Marvin Gaye (Mildred Gerestant) et la bourrue Diane Torr et dans la deuxième partie, située à Londres, le film prend alors un virage plus dramatique en s’intéressant aux femmes qui prennent des hormones et se définissent comme transgenre. D’ailleurs, cette seconde partie m’a rappelé le documentaire de Regine Abadia : Entre Deux Sexes (2017) qui traitait de l’intersexualité.
Venus Boyz (2002) ne prend jamais parti et évite le côté racleur, tout en se contentant de suivre ses protagonistes dans leurs transformations et choix de vie. La suissesse Gabriel Baur nous livre ici des portraits touchants et intimes de ces femmes qui s’assument grimées en hommes.
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