Je découvre le cinéma d'Emmanuel Mouret et je ne m'attendais pas à ça !
Du moins, ses dernières sorties me faisaient penser à un autre type de cinéma, plutôt d'époque ou assez bourgeois (sans que ce soit péjoratif).


Ici, c'est une tranche de vie, un été pour une jeune femme, bientôt rejoint par une autre, russe. C'est un film simple, et c'est dur de réussir des films simples, qui captent des moments du quotidien, sans forcément avoir une grande dramaturgie. Ici, c'est juste l'été de deux célibataires qui se rencontrent à Marseille et veulent des mecs. Et Vénus et Fleur est une vraie réussite, car Mouret évite soigneusement les chemins balisés. Dès qu'une situation se présente pour les protagonistes, il ne va pas les enfermer dans une case, mais jouer du clichés pour créer tout autre chose.


La scène du ballon est un bel exemple de cette façon de faire, les deux filles veulent pécho sur la plage, et pour attirer les mecs, balancent délicatement le ballon vers eux puis font les maladroites. Mais les mecs s'en foutent, ça créé un moment de gêne, et ça fonctionne parfaitement. D'ailleurs les moments de gêne ne manquent pas, souvent créé par le décalage entre les deux filles, une timide et l'autre plus dévergondé qui ne sait pas vraiment dire non, et ne sachant pas toujours où se mettre lors des interactions sociales de la russe.


C'est un film d'une grande fraîcheur, tendre, vivant et qui parvient à nous faire ressentir la douce sensation de l'été, l'oisiveté & la drague. Il y a une alchimie entre les deux, on sent que l'une mise avant tout sur son physique quand l'autre n'ose pas (et pourtant, elle est jolie) et ne se met pas en valeur. Les autres personnages qui apparaissent et sortent du cadre participent à cette sensation de légèreté et d'été, apportent de l'amour, des déceptions ou même pas grand chose de concret mais ça fonctionne.


Un film plein de charme qui a surtout pour lui de parvenir à transmettre de simples sentiments d'été et de jeunesse, de recherche d'amour et de vie avec les tracas du quotidien que ça comporte, et Mouret le fait avec beaucoup de fraîcheur et vise juste à chaque situation.

Docteur_Jivago
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Carnet de bord 2023

Créée

le 19 avr. 2023

Critique lue 58 fois

8 j'aime

5 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 58 fois

8
5

D'autres avis sur Vénus et Fleur

Vénus et Fleur
Docteur_Jivago
7

aou cha-cha-cha-cha

Je découvre le cinéma d'Emmanuel Mouret et je ne m'attendais pas à ça ! Du moins, ses dernières sorties me faisaient penser à un autre type de cinéma, plutôt d'époque ou assez bourgeois (sans que ce...

le 19 avr. 2023

8 j'aime

5

Vénus et Fleur
Boubakar
7

En quête du garçon idéal.

Deuxième film réalisé par Emmanuel Mouret, c'est aussi un de ceux où il ne joue pas, si on excepte un cameo. L'histoire est au fond très simple ; celle d'une femme qui descend dans une maison...

le 13 avr. 2020

8 j'aime

Vénus et Fleur
Fatpooper
7

L'amour en été

Ce que j'aime chez Mouret, c'est ce ton si naïf voire surréaliste qu'il propose systématiquement. Y compris dans son "L'art d'aimer", bien que ce soit plus accès sur le drame que la comédie, les...

le 15 janv. 2015

8 j'aime

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

172 j'aime

35

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

164 j'aime

47

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

152 j'aime

34