Ce documentaire de 52 mn traite de la plus grande exposition qui ait été consacrée à Vermeer (1632-1675), au Rijksmuseum d’Amsterdam en 2023. Sur les 37 tableaux que l’on connaît du peintre, quelques-uns lui ayant été attribués récemment, 28 y ont été exposés. C’était l’occasion d’essayer de mieux cerner Vermeer dont on sait au final assez peu d’éléments : des pans entiers de sa vie nous sont inconnus, nous ne possédons aucune lettre, aucun document de sa main…Sa peinture est donc le seul moyen de parvenir à mieux comprendre l’artiste, à travers par exemple La Dentellière, La Laitière, La Jeune Fille à la Perle, La Vue de Delft, Le Géographe et son pendant L’Astronome. Des instantanés, des moments de vie privée auxquels on assiste avec un sens de la composition incomparable et une utilisation de la lumière unique en son genre. Vermeer a été logiquement surnommé le « Maître de la lumière ».
Ce documentaire a 2 avantages : d’abord voir les œuvres comme on ne peut JAMAIS les voir lors de ces expositions géantes faites pour attirer le public le plus massif qui soit. Le nom anglais de cette exposition 2023 était « The Blockbuster Exposition », tout un poème…On peut prendre son temps et s’attarder, bénéficier des gros plans sur des détails et ainsi mieux percevoir la beauté profonde de ces tableaux. J’ai des souvenirs de l’expo Vermeer au Louvre en 2017 où les allées étaient littéralement bondées et où on était forcés d’avancer coûte que coûte en file indienne ; ça gâche le plaisir au-moins en partie. 2e intérêt : pour préparer cette exposition, les conservateurs du musée et historien(ne)s de l’art ont effectué des recherches sur ces tableaux grâce aux toutes dernières technologies et ils ont mis en évidence les sous-couches derrière les peintures, avec les esquisses et les modifications réalisées par Vermeer. Par exemple, derrière la laitière, le peintre avait placé des étagères couvertes de cruches, puis qu’il a fait disparaître au profit d’un mur tout blanc. On peut ainsi mieux cerner les techniques qu’il utilisait, même si le « mystère Vermeer » est loin, très loin, d’être levé à la fin.