Alors que sort cette semaine Crimson Peak, qui est un hommage à tout les genres de l'horreur avec des fantômes, il est bon de revenir sur l’extrême opposé du traitement du fantôme dans la fiction avec L'autre rive de Kiyoshi Kurosawa.
Mizuki (Eri Fukatsu) est veuve depuis 3 ans, son mari a disparu en mer. Lors d'un soir de déprime, Yusuke (Tadanobu Asano) revient pour lui annoncer sa mort et lui propose de partir sur le chemin qu'il a parcouru durant ses années d'errance au Japon.
Si je parle d’extrême opposé au dernier film du réalisateur mexicain, c'est qu'ici, Kurosawa nous filme ses revenants comme il filme les vivants, avec un ton plutôt neutre. Une seule astuce de mise en scène viendra différencier mort et vivant : une séparation par le décor et le cadre. En effet, lors de plusieurs scènes où Mizuki et Yusuke sont dans le même cadre, un élément vient les séparer (un pilier de maison, une barre de bus …) et ce durant tout le long du métrage. La sobriété de la mise en scène, des couleurs et du jeu d'acteur se retrouvent ainsi être à la fois le défaut majeur et dans un certain sens, la force du film. Arrivé à la fin du film, on ne ressent aucune émotion mais c'est cette neutralité qui permet d'éviter tout effet ''pathos'' et de garder une ambiance très éthérée ;
Au final on se retrouve avec une jolie histoire sur le deuil de l'être aimé mais qui reste trop dans la retenue pour vraiment émouvoir ou marquer le spectateur.