La cité sans voiles.
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le 1 août 2018
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Le film d’Alice Diop commence dans la violence, la violence des mots, la violence sociale. Les très longs plans qui constituent le film nous présentent dans un premier temps l’errance de 4 hommes. Ces mecs issus de la banlieue sont comme perdu dans ces paysages urbains de béton déshumanisés où l’amour n’existe pas et où le sexe se marchande. La bande-son est composée d’entretiens entre la réalisatrice et ces hommes qui nous parlent de leur détresse sentimentale, et de l’impasse dans laquelle ils se trouvent vis-à-vis de l’amour et de leur sexualité. La crudité de leurs propos est déconcertante. Cette première partie du documentaire est très réussi, elle m’a en tout cas beaucoup marqué, parce que j’ai pu entrevoir des discours, des situations que je connais peu et que je ne comprenais pas. De plus les images qui nous dépeignent le quotidien de ces personnages viennent apporter de la profondeur au propos du film. Le contraste entre le son et l’image est flagrant. D’un côté il y a les entretiens, où les masques tombent et où les langues se délient en présence de la réalisatrice. Et de l’autre il y a la rue, où ces personnages remettent les masques pour se conformer à ce qu’ils imaginent être la masculinité : les visages sont fermés et il n’y a pratiquement aucune interaction entre eux.
Le troisième personnage amène autre chose, il assume ses désirs et n’a pas de masque, mais il est seul à l’image. Il vient parler de la difficulté qu’ont les mecs de sa banlieue à assumer leur homosexualité. Là encore c’est très intéressant et très réussi tant dans la forme que dans le fond.
J’ai par contre eu un peu plus de mal avec le dernier entretien qui semble en décalage avec tout le reste du film. J’ai eu l’impression qu’en nous montrant un mec à l’aise avec les femmes, Alice Diop a voulu faire le tour de tous les types de mec que l’on trouve en cité.
Le film reste néanmoins très réussi, et le dernier entretien a le mérite de donner tout son sens au titre.
Créée
le 28 sept. 2021
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