Peaux de Vaches est un Film brutal, un projet malade dans lequel les genres se fracassent les uns aux autres. Patricia Mazuy s’y fait côtoyer le drame, l'horreur et le western. C’est un premier film ambitieux, dont les défauts en font aussi sa force. Les maladresses de montage, de mixage et de mise en scène donnent une apparence très plastique à cet objet cinématographique étrange.
Au début du film, les personnages et les lieux que la réalisatrice me présente sont très archétypaux. La campagne de Picardie est sans nuance, froide, je la regarde comme cette vache dans le premier plan du film, terrifié. Pendant une bonne demi-heure je reste extérieur au film, puis elles arrivent, comme des respirations au milieu de ce cauchemar, ce sont des scènes qui transpirent le vrai, qui nous présentent enfin des humains. Ces scènes, ce sont celles d’Anna et du chien, plus légère et sans doute moins utile dans l’avancée du scénario, elles viennent ajouter du relief et de la poésie dans ce fait divers glauque. Tout au long de Peaux de Vaches, il y a ce glissement de la brutalité à la poésie qui s’opère et qui sauve le film de la lourdeur de cette histoire d’arnaque à l’assurance.