Il y a des premiers films qui passent inaperçus avant de se révéler des années plus tard. Patricia Mazuy est une cinéaste française reconnue dont je n'avais rien vu jusque là et son premier long-métrage, Peaux de vaches, est suffisamment radical pour marquer la rétine du spectateur.
Tout est fait pour qu'on ressente un malaise profond lors du visionnage, dès la scène d'ouverture avec cet œil de vache filmé de près. Il faut dire que les situations ne sont pas rassurantes, le temps maussade de la Somme n'aide pas non plus et il y a une utilisation cauchemardesque de la musique qui fonctionne très bien.
J'utilise le terme cauchemardesque car l'arrivée de la musique lors de moments-clé du film rend concrète la cacophonie qui bouillonne à l'intérieur des personnages. C'est le bazar, les instruments débarquent comme ça, pendant que quelqu'un hurle, panique ou se bat.
Le revers de la médaille, c'est que le travail sur l'ambiance donne lieu à quelques longueurs et pétards mouillés, puisqu'on s'attend au pire d'un moment à l'autre et que ça finit par un peu se calmer. Dans un sens, trop de tension aurait fini par détruire cette magie qui opère.
Pour terminer, en plus d'être un film original, le générique de fin est très joli, ce qui n'arrive quasiment jamais au cinéma.