Au vert: ça ira mieux demain
Versailles n'est pas un film historique, n'est pas un film à paillettes, n'est pas chic, ni choc, c'est juste une histoire entre des personnes qui, pour des raisons différentes se retrouvent en marge de la société. Des gens qui parce qu'ils l'ont choisi ou le subissent, se retrouvent à la rue ou dans des squats, essayant de s'en contenter ou de s'en sortir. Et au milieu de tout ça: un gosse.
Malgré ce sujet au potentiel hautement lacrymal, le film n'est pas ce qu'on pourrait croire, tout reste réaliste: on ne nous dit pas pourquoi les personnages se retrouvent à la rue, juste que c'est comme ça. On n'essaie pas non plus de nous dire que le monde est dégueulasse avec eux: on croise de tout comme en vrai: des gens qui veulent aider, même maladroitement, des familles qui ont déjà donné mais qui font quand même des efforts.
On évite le piège du conte de fées: on ne nous laisse pas croire que tout peux changer en un coup de baguette magique et qu'il suffit de le vouloir pour s'en sortir du jour au lendemain. Par exemple quand le personnage interprété (et habité) par Guillaume Depardieu ne devient pas ultra présentable du jour au lendemain, après une simple douche, non on le voit encore marqué par des années à dormir dehors.
Même constat pour le petit bout de choux, qui n'est pas forcément triste de vivre sans toit: il vit la vie qu'on lui propose, ce qu'il veut c'est ne pas avoir faim ni froid, et il est forcément perdu quand on lui bouscule son monde.
Nous voilà donc avec une histoire toute simple, qui sonne vrai, portée par des acteurs absolument formidables, c'est à se demander s'ils jouent vraiment ou s'ils ne sont pas nés pour leur rôle. C’est particulièrement vrai pour Guillaume Depardieu, qui n'a jamais aussi bien interprété le gars déconnecté qu'il était sans doute vraiment.