Distribué récemment directement en DVD dans l'hexagone sous un titre opportuniste, Very bad santa est sorti en salles Américaines peu avant Noël 2005 sous le nom de Santa's slay, double jeu de mot dont l'un, assimilant "slay" (occire) et "sleigh" (luge) reprend une idée déjà glissée dans une chanson de Douce nuit, sanglante nuit, et dont l'autre correspond à son intrigue qui amalgame Satan et Santa.
Bien que produit par Brett Ratner chez qui David Steinman a travaillé par le passé, l'unique réalisation de ce dernier et dont il est question ici a pour principal atout la participation de l'ancien catcheur Bill Goldberg dans le rôle titre.
Le costume de Santa Claus est retravaillé, plus détaillé, offrant un look nouveau au personnage, ce dernier étant aussi devenu un grand costaud qui a gagné en muscles ce qu'il a perdu en bedaine. Il arrache des barres de strip-tease à mains nues et enflamme des humains qui, eux aussi, à leur façon, s'attaquent à ce qu'est censé représenter le 25 décembre. David Steinman nous offre sa vision de Noël, soulignant les mauvais aspects de la réalité de ce qu'est devenue cette fête fortement exploitée par le consumérisme. Loins de l'esprit de partage et de bienveillance, certains ne pensent plus à la naissance de Jesus mais seulement aux cadeaux, sans le moindre signe de reconnaissance. Tous seront punis d'une façon ou d'une autre, de manière classique par quelques violentes prises de catch, de manière évidente lors de l'usage d'un bâton de sucre d'orge tranchant ou d'une stalactite, voire avec plus d'imagination lors de quelques empalements.
Le film s'amuse de tout ce qui entoure la Nativité, à savoir l'usage commercial ou encore le conflit avec les célébrations juives, et détourne des éléments réels connus aux Etats-Unis, tel que le fameux article "Is there a Santa Claus" ou le site de NORAD qui permet soit-disant de suivre le parcours du père Noël, pour désacraliser le mythe alors que leur but premier est de le favoriser. Santa's slay remplace le récit habituel par sa propre version de l'histoire de Saint Nicholas qui, en se basant sur quelques anagrammes et jeux de mots, arrive à tenir la route. Le reste du script par contre n'est pas aussi bien établi que le nouveau mythe qui lui permet d'exister, puisqu'il se révèle souvent prévisible, et les meurtres ou les blagues arrivent régulièrement comme un cheveu sur la soupe, coupant parfois même le rythme de toute une scène.
Un budget restreint se perçoit au travers des CGI ou de la musique répétitive, mais au moins les chansons de Noël sont revisitées à la sauce rock'n'roll, correspondant aux poursuites ou aux combats dans un film qui modernise et ternit l'image de Santa Claus, ce qui évite également d'avoir à supporter les mêmes cantiques entendus trop souvent comme dans Christmas evil ou Douce nuit, sanglante nuit.
Santa's slay ne fait pas totalement dans l'originalité mais a tout de même une hotte chargée de bonnes idées, est très divertissant, et apporte un peu de fraîcheur au thème du père Noël tueur. Il s'agit du moins réfléchi mais du plus délibérément amusant dans cette catégorie de films réduite, grâce à ses meurtres les plus plaisants qui suffisent à le placer, pour des raisons différentes, au même niveau que ses prédécesseurs.
EDIT 17/12/13 :
J'ai revu le film samedi, c'était moins bien que dans mes souvenirs.
Les CGI laissent à désirer, c'est super mal écrit, et pas aussi délirant que ça aurait pu l'être.
Il y a pleins de gags ou blagues pourries, balancées parfois par les personnages dans les moments les plus inappropriés, à savoir quand ils sont sur le point de mourir ou un truc dans le genre ; pareil pour ce moment émotion ultra forcé, où les deux jeunes héros dévoilent leurs sentiments. Par ailleurs, leur relation est très mal définie, on ne sait s'ils sortent ensemble ou non, et au final il est clair que ce n'est pas le cas ; même la personne qui a rédigé le résumé sur le verso du DVD semble avoir été dans le flou !
Le réalisateur ouvre son film avec une séquence fun et décalée, mais cherche quand même à créer de l'angoisse après avec une scène de film d'horreur assez cliché, où évidemment on ne ressent aucune peur.
Bon, j'ai quand même de la sympathie pour ce film, mais il est loin d'être bon.