« Wait so where exactly are you guys ? » DOUG BILLINGS

Dès avril 2009, avant même la sortie officielle de The Hangover aux États-Unis, la Warner Bros. a pressenti l'énorme potentiel du film et a rapidement chargé le réalisateur et scénariste Todd Phillips d’écrire une suite. Cette décision anticipée témoigne de la confiance du studio envers la formule comique déjantée de Todd Phillips. La sortie du film en juin 2009 a confirmé ces attentes, puisque The Hangover a été un véritable succès critique et commercial, récoltant plus de 460.000.000$ au box-office mondial.

The Hangover Part II va donc s’inscrire dans la lignée du premier, avec pour mission de capitaliser sur l’enthousiasme généré par l’original. Les producteurs, ainsi que Todd Phillips, ont cherché à réutiliser les éléments qui avaient séduit le public tout en apportant de nouveaux rebondissements. Le concept d'une virée totalement chaotique après une soirée qui dégénère était devenu une recette gagnante, et la Warner Bros. n’a pas hésité à pousser le réalisateur à remettre le couvert. Dès lors, le projet de suite a pris une ampleur plus grande, avec le défi d’égaler, voire surpasser, la folie du premier volet, tout en conservant la dynamique entre les personnages qui avait tant marqué les spectateurs.

The Hangover Part II sort en 2011 et, malgré quelques critiques mitigées concernant sa similarité avec le premier film, il rencontre un succès retentissant au box-office. Le public, curieux de retrouver les aventures du célèbre Wolfpack, a afflué en masse dans les salles, permettant au film de récolter plus de 580.000.000$ dans le monde entier. Ce succès financier dépasse même celui du premier opus, confirmant que la formule de Todd Phillips, bien qu’en grande partie répétée, avait encore de l’impact auprès des spectateurs.

Le film reprend la même structure que le premier film, mais cette fois-ci, au lieu de Las Vegas, l’action se déroule à Bangkok. Le scénario suit presque à la lettre la formule qui a fait le succès de la franchise : une nuit de débauche dont personne ne se souvient, une gueule de bois monumentale, et le fameux Wolfpack qui doit reconstituer les événements pour retrouver un membre perdu du groupe, cette fois le frère de la fiancée de Stu.

Le changement de décor, de la folie glamour de Las Vegas à l'atmosphère plus chaotique et exotique de Bangkok, apporte de nouveaux défis et situations extrêmes, mais reste fondamentalement fidèle à la structure du premier volet. De ce fait, on peut critiquer le manque de renouvellement de l’intrigue, le film étant perçu comme une simple copie en version asiatique.

Pourtant, Todd Phillips pousse clairement les potards à fond, amplifiant chaque aspect qui avait fait le succès du premier film. La suite est truffée de scènes d’action totalement folles qui font monter la tension d’un cran par rapport à l’original. Todd Phillips a mis la barre beaucoup plus haut, et les acteurs étaient décidés à donner de leur personne.

En effet, les mésaventures du Wolfpack prennent une tournure encore plus déjantée dans ce nouvel environnement exotique et imprévisible. Des poursuites en tuk-tuk à travers les rues étroites de Bangkok, des sauts vertigineux sur les toits, jusqu’à des confrontations avec des gangsters locaux, les scènes d’action apportent une dimension plus spectaculaire à ce volet. Cette volonté de dépasser les limites du premier épisode donne au film un rythme plus frénétique, renforçant l'impact visuel et comique de chaque situation.

Et malheureusement ce deuxième opus n’ira pas plus loin que le premier malgré tout les efforts mis en œuvre. Le scénario est passer à la photocopieuse. Remplaçons Las Vegas par Bangkok, le bébé par un singe, une dent cassée par un tatouage, l’absence de Doug par l’absence de Teddy, et Mike Tyson par… Mike Tyson ! C’est donc une suite qui colle stricto sensu à son modèle.

Malgré la répétition de la formule, il est indéniable que le film parvient encore à séduire grâce à son rythme effréné, ses gags délirants, et l'alchimie entre les personnages. L'absurde et l'excès fonctionnent une fois de plus, et même si l'on sait à quoi s'attendre, le film continue de divertir. Cependant, cette recette, aussi efficace soit-elle, soulève une question légitime : jusqu’à quand cela pourra-t-il marcher ?

Le deuxième volet joue sur la très récente nostalgie et la volonté de retrouver les mêmes sensations que celles offertes par le premier, mais la répétition finit toujours par atteindre ses limites. Si on se laisse emporter par l'humour déjanté et l'action poussée à l'extrême, il est difficile d’imaginer que la même formule pourra perdurer sans un véritable renouveau. À force de repousser les limites de l’absurde, le risque est que la fatigue s’installe, et que ce qui fonctionnait si bien finisse par perdre de son impact.

Le Wolfpack, c’est le cœur battant de la franchise, et la dynamique entre les quatre membres est essentielle au succès des films. Composé de Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis, et Justin Bartha, le groupe fonctionne sur un équilibre parfait entre des personnalités distinctes et complémentaires, créant ainsi une alchimie qui rend leurs mésaventures aussi drôles que chaotiques.

Les quatre acteurs jouent leurs rôles avec une telle conviction que, malgré les situations rocambolesques, leurs interactions semblent authentiques. Leur complicité à l’écran se ressent, et c'est cette alchimie qui permet aux gags, même les plus fous, de fonctionner. Chacun a sa place dans cette équipe dysfonctionnelle mais attachante, et c’est précisément cette complémentarité qui fait que le Wolfpack reste mémorable.

Christophe Beck, déjà reconnu pour son travail avec Todd Phillips sur des comédies comme School for Scoundrels et Due Date, ainsi que sur le premier The Hangover, signe à nouveau la bande originale. Son score apporte une touche orchestrale efficace, mais, comme dans le premier volet, ce sont surtout les musiques utilisées qui donnent le ton au film. Des morceaux de rock, hip-hop et pop accompagnent les scènes les plus folles, créant une ambiance à la fois déjantée et électrique. Ces choix musicaux participent à l’énergie frénétique du film, et renforcent à chaque instant l’aspect imprévisible et chaotique des aventures du Wolfpack.

Comme dans le premier film, la séance des photos conclut magnifiquement le film en révélant enfin les détails fous et choquants de la nuit dont les personnages n'ont aucun souvenir. Ce montage final, devenu une signature de la franchise, offre une dernière dose d’humour absurde, poussant encore plus loin l'excès des situations qu'ils ont vécues. C’est un moment où tout le délire, resté jusqu'alors hors champ, éclate à l’écran, permettant aux spectateurs de relier les pièces du puzzle et de terminer le film sur une note hilarante et mémorable.

The Hangover Part II parvient à reproduire la formule gagnante de son prédécesseur, avec son cocktail d'humour déjanté, de situations extrêmes, et de personnages toujours aussi attachants. Bien que le film suive un schéma presque identique au premier, il parvient à maintenir l'intérêt grâce à des scènes d’action plus intenses et un décor exotique qui renouvelle légèrement l’intrigue. La dynamique du Wolfpack fonctionne toujours à merveille, portée par une alchimie incontestable entre les acteurs. Grâce à sa bande sonore percutante et la séance finale des photos, qui reste un moment culte, The Hangover Part II réussit à divertir tout en laissant le spectateur avec la question de savoir combien de fois encore cette recette pourra fonctionner.

StevenBen
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le 1 oct. 2024

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Steven Benard

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