Étonnamment, le film se révèle être un drame humain qui pourrait être poignant si son public ne passait pas son temps à faire des blagues foireuses sur le handicap du héros (comme dans cette phrase) et sur ses étonnantes prothèses articulées. Le réalisateur prend en effet bien le temps d'insister sur la déchéance socio-éthylique du héros, le rejet par tous et la perte de l'estime de lui-même. On a même droit à une séance de delirium tremens, rarement représenté dans les films. Alors bien sûr, notre gars aurait pu se reconvertir en joueur d'harmonica, mais non, il fallait bien que le film se craque avec ces mains bioniques programmées par partition musicale (dommage que les gogogadgets type batteur à oeufs ne soient pas plus développés) et dont le succès entraine un pétage de plomb identitaire avec la création de CyberStorm, l'androïde DJ qui dandine du cul sur scène. Cette double facette d'un même homme fait penser au lien Luke Skywalker (et sa main tranchée) / Darth Vader (qui lui n'a pas volé son costume à Vindicator, au moins).