Vice
3.6
Vice

Film DTV (direct-to-video) de Brian A. Miller (2015)

À l'instar de Nicolas Cage, Robert De Niro ou Val Kilmer, l'ancienne gloire Bruce Willis continue de s'embourber dans les mini-productions à défaut de cartonner au box-office. Il rejoint ici le ténébreux mais déjà has-been Thomas Jane, la jeune et sexy Ambyr Childers (We Are What We Are) et le beau gosse Bryan Greenberg (Sexe entre amis) dans un thriller futuriste pompeux et sans imagination et se retrouve comme d'habitude coltiné au rôle du bad guy de l'ombre, en gros sur l'affiche mais ne possédant que dix minutes en tout et pour tout à l'écran...


Le pitch présente donc une sorte de programme de réalité virtuelle nommée Vice où les clients vivent leurs fantasmes les plus fous auprès de véritables personnes, en réalité des clones qui sont reprogrammés après chaque fantaisie. Mais lorsque l'une d'entre eux se "réveille" et s'enfuie, la société va tout faire pour la récupérer avant un flic bourru et déterminé à fermer Vice. Empruntant donc beaucoup à Mondwest et même Ultimate Game, le long-métrage ne réinvente rien mais passe également à côté de son sujet en transformant son intrigue science-fictionnelle en une simple traque convenue et sans panache.


Le réalisateur Brian A. Miller (Officer Down, The Outsider et The Prince, avec Bruce Willis d'ailleurs) a l'âme d'un gars à blockbuster, un réal' qui en veut et qui propose des idées dignes d'assurer face à de grosses pointures : séquences d'action dynamiques, cadrages plus ou moins réussis, réel soin apporté à l'ambiance... Mais cela ne suffit pas pour faire de ses films des œuvres mémorables, ses propres limites le rattrapant à chaque film. Son petit budget l'empêche forcément d'être un nouveau Michael Bay, aussi bien pour la prestation des acteurs en roue libre que pour les scènes explosives qui sont à peine plus impressionnantes que celles d'une série allemande.


Quant au scénario, il traine en longueur et ne passionne plus au bout d'un gros quart d'heure en dépit de quelques idées intéressantes. On ne pourra ainsi pas trop blâmer l'initiative d'un metteur en scène auquel il ne manque finalement qu'une grosse équipe pour assurer et peut-être aussi un certain sens du rythme, son sixième film manquant de punch sur de trop nombreux passages. Saluons en revanche la musique signée par le groupe electro Hybrid, contre toute attente bigrement attractive. Quant à Bruce Willis, il commence sérieusement à être désolant à force d'enchaîner les rôles de méchants stoïques derrière son bureau, cachetonnant vulgairement pour arrondir ses fins de mois.

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le 8 avr. 2019

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