Il y quelques temps, sur le net, tournait une vidéo où l'on pouvait voir le lancement d'une navette spatiale. Le succès de cette vidéo venait du fait que le cadreur qui filmait l'évènement, s'attardait sur un endroit de l'horizon où il pensait voir la fusée alors que celle-ci était à quelques mètres de son cadre. Quand celui-ci corrige son tir, il ne récolte plus que les flammes et la fumée, seuls témoins de ce qu'il vient de se passer, l'unique chose dont les téléspectateurs se souviendront.
Vicky Crsitina Barcelona c'est exactement la même chose : Woody Allen ne place jamais sa caméra au bon endroit, il rate son sujet. Ou plutôt il le gâche, parce que la matière est là, les acteurs sont beaux, les acteurs sont bons, l'Espagne ne peut être plus « calor »... Et pourtant... Allen ne fait jamais les bons choix. Il prend le partie de la facilité en utilisant une voix off, mais celle-ci ne fait qu'énoncer des choses dont on se moque éperdument ou encore pire, des choses essentielles que l'on aurait aimé voir sur la pellicule. Il loupe tous les moments qui auraient dû être développés : la phase de séduction entre Cristina et Maria Elena qui est totalement bâclée et crachée à une table de café, le personnage de Maria Elena, l'instant où Vicky tombe, malgré elle, dans les bras de Juan Antonio...
On ne peux rien reprocher à Javier Bardem à qui le rôle de peintre épicurien va comme un gant. Rebecca Hall est belle et bien une révélation de charme et de justesse. Scarlett Johanson est belle mais pas bien... On ne cesse de se demander si c'est son personnage qui la dessert ou bien si c'est l'inverse. La nouvelle muse du petit new-yorkais parvient tout juste à convaincre.
Et pourtant...comme ce cadreur d'événement aérospatial, Allen se reprend, en injectant une Penelope Cruz enflammée. L'espagnole brûle littéralement l'écran. Elle apparaît au bout de trois quart d'heure mais c'est bien à cet instant que commence le film. Tout à coup Scarlett Johanson devient une beauté fade, Rebecca Hall est reconduite sur le banc des second couteaux et folie et sensualité se retrouvent réunis en un même corps. Le film ne vaut que par sa performance, sa présence dont on se doutait mais qui ici nous saute aux yeux.
Penelope Cruz c'est les flammes et la fumée... la seule chose dont les spectateurs se souviendront.
khatlino
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le 13 nov. 2010

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le 27 sept. 2012

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