Vallée filme les jeunes années d'une reine comme une chronique historique retraçant fait après fait sans se soucier d'investir le spectateur dans ces séquences parfois incompréhensibles tant elles manquent de contexte, ou tant elles sont enchaînées pour le seul principe de suivre une biographie quelconque à la lettre, sans véritable liant dramatique. Le seul liant de ces jeunes années d'une reine est l'histoire d'amour entre Victoria et Albert, le projet étant si évident que l'on se demande pourquoi le nom d'Albert ne figure pas dans le titre. Il était sans doute plus vendeur de faire croire au grand film en costumes qu'à la romance sans aspérités et sans originalité. Et comme l'équipe créative ne semble pas savoir ce qu'elle veut raconter, le film s'achève brutalement, exactement comme il aurait pu s'achever dix minutes plus tôt ou dix minutes plus tard. Quelle tristesse que de capitaliser avec aussi peu de sincérité et d'imagination sur les seuls casting et travail de reconstitution, effectivement impeccables...